Je vous ai laissé dans mon dernier article avec le récit sur mon mindset à l’idée de repartir pour un grand projet de vie. Comme vous avez pu le lire, ce n’était pas gagné. 🙃 Nous avons donc commencé à sérieusement parler de ce projet d’expatriation au printemps 2022 et les premières démarches entreprises datent plus ou moins de cette période. Au stade actuel de notre projet, nous nous dirigeons vers une expatriation en Amérique du Nord.
Une chose est sûre, où qu’on souhaite aller, il est une qualité à développer lorsqu’on veut s’expatrier : la patience ! 😅
Pour mieux comprendre nos choix de destinations, il faut que je vous parle plus clairement du projet professionnel de Bastien. Vous comprendrez ainsi où nous pouvons aller, où nous en sommes, et pourquoi nous en sommes là où nous en sommes. Let’s go !
N.B. : Je vous réserve une petite surprise pour la fin. 🎉
Commençons par le commencement : le projet professionnel de Bast
Bastien est software engineer, c’est-à-dire ingénieur logiciel ou développeur logiciel. 🤓 En gros, il réfléchit à la façon de créer les structures des logiciels et applications que nous utilisons au quotidien et il écrit du code. Et quand tu fais ce métier dont tout le monde a entendu parler mais que personne ne comprend très très bien (sauf quand tu bosses dans le Web, et encore, c’est parfois obscur), eh bien, les opportunités de révolutionner le monde ne se situent généralement pas en France.
Non, les opportunités d’avoir le meilleur job de ta vie, le meilleur salaire de ta vie, la meilleure worklife balance (équilibre entre vie pro et perso) de ta vie, c’est majoritairement aux États-Unis, et plus précisément à San Francisco et dans la Silicon Valley.
Le berceau. L’eldorado. The place to be. Enfin, vous avez compris.
Toutes ces entreprises créatives qui révolutionnent le monde un peu plus chaque jour, toutes ces start-ups innovantes, toutes ces sociétés technologiques qui font avancer le monde. C’est bien simple, c’est là-bas.
Ombre au tableau : 2023, pire année ever pour un projet d’expatriation aux États-Unis
Il se trouve que ça tombe mal cette histoire d’États-Unis. Car pas de bol, depuis fin 2022, toutes les big tech de la Silicon Valley sont en train de licencier en masse. Et quand je dis en masse, c’est en masse. Bad timing.
Si vous ne suivez pas l’actualité du monde de la tech, voici quelques chiffres pour vous donner une idée : Meta a licencié au total 22 000 employés à mars 2023, Amazon 18 000, Google a licencié 12 000 personnes en janvier 2023, Microsoft 10 000, Salesforce 8 000, Paypal 6 000, Twitter 5 000 et beaucoup beaucoup d’autres comme Cisco (4 000), Yahoo (1 600), Zoom (1 300), Stripe (1 000), Coinbase (1 000), Spotify (600) et dans une moindre mesure LinkedIn, Pinterest, Airbnb, Evernote, GitHub, Unity, Intel, Adobe, Asana, Zendesk qui ont aussi licencié entre 50 et 300 salariés. (Vous pouvez consulter cet article si vous souhaitez en apprendre plus)
Pourquoi cette situation ? Eh bien, sans rentrer dans des détails de stratégie financière internationale que je ne maîtrise pas du tout, voici l’explication simple. Énormément d’embauches ont eu lieu dans le secteur de la tech pendant la pandémie de Covid-19 parce que les chiffres étaient super bons à ce moment-là. Because of the pandémie, le taux d’inflation a grimpé en flèche. Les consommateurs ont moins consommé. L’économie s’est ralentie, la croissance aussi. BOOM, licenciements en masse. (En gros, hein).
Tiens tiens, il aurait suffit que je décide d’accepter le projet expat’ avant ? Hmm… On va éviter de parler de ça, hein.
Concrètement, cela signifie que des milliers d’américains avec des CV badass se retrouvent sur le marché de l’emploi. Autant vous dire que le petit pecnot français qu’a pas de visa de travail aux USA ni encore aucune expérience de révolution du monde, il peut attendre longtemps.
Aucune entreprise américaine ne se cassera les bonbons à le sponsoriser pour un visa de travail soumis à quota et qui n’est accordé que sur loterie (H1B), alors que des milliers de travailleurs super qualifiés sont déjà sur le territoire.
Donc à moins de chopper une Green Card, bye bye les USA dans un futur proche (et encore même avec une green card, les délais pour pouvoir s’installer sont excessivement longs).
À défaut des USA, nous tenterons le Canada !
Faute de grives, on mange des merles (oui quoi, j’aime bien les expressions désuètes) !
Nos chemins se tournent donc vers le Canada, un pays que nous avions découvert en 2013, le dernier voyage que nous avions réalisé avant de partir pour notre tour du monde. Contre toute attente (je ne sais pas pourquoi, mais le Canada ne me faisait pas rêver plus que ça à l’époque), nous avions eu un gros coup de cœur pour ce pays.
Bon, d’accord, nous y étions en plein été. Car aller vivre au Canada, c’est aussi expérimenter l’aventure de l’hiver (Oh My God).
Pourquoi le Canada ? Eh bien, car les opportunités professionnelles pour Bastien y sont intéressantes, pas autant qu’aux USA, mais il y a de chouettes expériences à vivre au Canada aussi. Notre cible serait plutôt la région de l’Ontario et la ville de Toronto. Quitte à sortir de notre cambrousse, autant aller expérimenter la big city life ! Nous sommes aussi rassurés par le fait qu’on pourra trouver des communautés francophones là-bas, probablement aussi des écoles bilingues pour Eliott.
Et puis, chance pour nous, le Canada est en plein projet de développement de la francophonie sur tout le territoire. Les français sont donc vraiment privilégiés pour partir là-bas, car nous arrivons en parlant les 2 langues officielles du pays, contrairement à d’autres nationalités qui ne parlent qu’anglais. Mais attention, cette affaire est loin d’être gagnée ! Un long parcours du combattant nous attend pour tenter d’aller vivre au Canada…
Démarches concrètes pour notre projet d’expatriation
Voici les démarches que nous avons effectuées jusqu’à présent pour ce projet d’expatriation.
On ne maîtrise rien, c’est frustrant
Dans l’idée, il faut essayer de multiplier les options, pour espérer avoir une chance d’en avoir une qui fonctionne. Car contrairement à l’organisation d’un tour du monde, quand on veut s’expatrier, on n’est pas un simple touriste. Et il se trouve qu’on ne maîtrise pas grand-chose.
On ne décide pas, en claquant simplement des doigts, de tout plaquer pour partir vivre n’importe où. Sauf si, bien sûr, on envisage de déménager dans un pays de l’Union Européenne ou vers les DROM-COM (Département et Région d’Outre-Mer et Collectivité d’Outre-Mer). La circulation y est libre, il n’est pas nécessaire de posséder un titre de séjour ou un visa de travail.
Alors que si on veut aller vivre et travailler n’importe où ailleurs dans le monde, il est nécessaire de posséder un visa de travail, une carte de résident permanent, un titre de séjour, une green card (les appellations varient selon les pays).
Ce n’est donc pas simple d’obtenir le droit de rester vivre et de travailler en toute légalité dans un pays pour une durée indéterminée (ou même déterminée d’ailleurs). Et comble de la frustration quand on a un projet d’expatriation comme le nôtre, on ne maîtrise pas grand chose.
Et croyez-moi, pour une maniaque de l’organisation et de l’anticipation comme moi, ça j’aime pas du tout du tout ! Ouh non non non. 😆
Expatriation ou immigration ?
Il y a une chose que je me dois de clarifier. Nous parlons d’expatriation, mais en vérité, c’est un abus de langage. Dans notre cas, nous devrions plutôt parler d’immigration.
Car nous ne nous faisons pas envoyer à l’étranger par une entreprise dont nous sommes salariés en France. Nous décidons de partir vivre ailleurs, de notre propre chef, et de trouver du travail sur place (ou d’en trouver avant, mais ça revient au même). Pour plus de clarté sur ces notions, j’ai consacré un article complet sur la différence entre immigration et expatriation avec les définitions de ces termes.
Démarches entreprises
À ce stade, nous avons donc tenté 2 principales “actions” :
- Une demande de Green Card pour les USA. (Cours toujours Lucette pour l’obtenir)
- Une demande de Résidence Permanente pour le Canada.
Green Card
En ce qui concerne la Green Card pour les USA, nous nous y sommes inscrits en septembre 2022. Il s’agit tout simplement d’une loterie qui a lieu chaque année. Le tirage au sort a lieu 6 mois à 8 mois plus tard et les résultats ne sont annoncés qu’en mai 2023.
Et autant dire que vous avez plus de chances d’être frappé par la foudre que d’obtenir une Green Card la première année. ⚡️
Avec pas loin de 25 millions de personnes qui postulent chaque année pour seulement 50 000 visas délivrés, je vous laisse faire le calcul de votre pourcentage de chances de devenir résident des États-Unis par ce biais-là (0,2 %…). Bon, en vrai de vrai, c’est un peu plus que cela car il semblerait qu’il y ait des quotas de délivrance par pays (les français seraient privilégiés par rapport à des indiens, par exemple, au vu du nombre de demandes). Et, bien sûr, de nombreux postulants (parmi les 25 millions sus-cités) ont des dossiers non recevables.
Résidence permanente Canada
Nous avons aussi tenté de déposer une demande de Résidence Permanente au Canada. Je dis Canada et non Québec, car il s’agit bien d’une demande pour résider sur la partie anglophone du Canada. Cette procédure ne nous permet pas d’aller vivre dans la partie francophone, ou en tout cas, pas dès notre arrivée sur le territoire.
Comme nous avons 37 ans au moment de la demande, nous ne rentrons plus dans les possibilités de WHV (Work Holiday Visa), connu en français sous l’appellation PVT (Programme Vacances Travail).
Là, ç’aurait été plus simple d’aller au Canada -presque- en claquant des doigts (comme la fois où nous étions allés en Nouvelle-Zélande grâce à un PVT, il y a 15 ans). Mais non, c’était jusqu’à 35 ans révolus. Paf, on s’est pris ça dans les dents, on est des ieuv maintenant.
Quoi ? On aurait dû s’y prendre avant ? Oh ça va hein, les donneurs de leçons. Mais, oui, vous avez raison. 😅
Nous nous sommes donc lancés dans une demande de résidence permanente au Canada qui nous octroie à peu près les mêmes droits qu’un citoyen canadien, excepté le droit de vote (normal).
Eeeet autant vous dire que si vous êtes victime de phobie administrative, laissez tomber tout de suite ce projet. 😅 Je ne vais pas m’étaler ici sur toute la procédure, car j’ai prévu d’écrire un article complet réunissant toutes les démarches, les étapes, les coûts (😱), tous les documents à rassembler, les rendez-vous à prendre, etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc., etc.
Autre option pour s’expatrier aux USA : Réussir à chopper un job et le visa de travail (H1B) établi par le pays
Bastien est dans le secteur de la tech (software engineer back-end pour rappel), et je dois reconnaître que c’est un véritable luxe quant aux opportunités d’emplois.
Rien que sur LinkedIn, c’est en moyenne 3 à 4 sollicitations par jour de recruteurs qui viennent le chasser. En période faste, de nombreux chasseurs de tête le sollicitent (lui et des centaines d’autres mecs dans le monde qui ont le même genre de profil) et qui se battent pour recruter les futures têtes pensantes qui révolutionneront le monde de demain.
Si vous êtes dans la tech, vous savez de quoi je parle. Et les autres, les comme moi, les gens normaux, eh bien, vous faites partie de l’autre monde.
En revanche, il faut savoir que même si vous vous êtes fait chassé par un recruteur, chopper un job dans une big tech relève du parcours du combattant. Il faut vraiment en vouloir (mais, en général, ces mecs-là, ils en veulent).
D’ailleurs, un sacré business s’est monté autour de la préparation au recrutement. Formations, coachings, mock interviews (simulations d’entretiens en conditions réelles) trèèès chers vous permettent de maximiser vos chances de réussir vos entretiens et tests techniques.
Si un recruteur de la boîte de vos rêves n’est pas venu vous démarcher, il faudra postuler directement. Déjà si vous arrivez à passer le screening de votre CV, c’est bien joué. Avec des milliers de CV qui arrivent quotidiennement dans ces entreprises, il serait possible que des machines les analysent et les sélectionnent selon des critères très précis (ne vous en faites pas, il y a aussi, bien sûr, des formations payantes pour que votre CV ait une chance de passer le screening). 😏
S’ensuit un premier appel avec un RH de la boîte. Si ce call est réussi, il peut y avoir ensuite, soit un test technique en ligne, soit un test en live avec un manager ou un développeur de la boîte.
Si vous passez ces 2 premières étapes, vous devez ensuite réussir haut la main au moins 2 tests techniques d’algorithmie en un temps imparti.
Bien sûr, là encore, il existe des formations payantes pour vous mettre à jour sur l’algo. Si cette discipline vous est méconnue, prévoyez plusieurs mois de travail avec 1 à 2 h d’entraînement quotidien avant de pouvoir être en mesure de réussir ces tests avec brio.
Et enfin, si vous êtes arrivés à cette étape, c’est déjà bravo, mais bien souvent, encore au moins 2 entretiens techniques (behavioural et system design) peuvent tout faire basculer.
Si, à la fin, tout le monde vous valide, alors let’s go. 😎
Enfin… Lets’go, oui et non… Car, à ce stade, les gars, vous n’avez pas encore de visa de travail. Et pour l’obtenir, il faut que l’entreprise qui vous a dit “oui, je le veux”, vous sponsorise pour l’obtention d’un visa H1B et que vous soyez tiré au sort (50 000 places pour 250 000 postulants chaque année). 😭
Easy peasy. ✌️
Bastien a entamé tout ce processus et a même réussi à aller loin avec certaines entreprises. Mais bien sûr, ce parcours du combattant n’a plus aucun sens en période de gel des embauches. En période de licenciement en masse. En période de “y’a 50 000 mecs embauchables avec des CV de killers sur le marché américain”.
➡️ That’s why le Canada.
D’ailleurs, les recruteurs canadiens attendent aussi que nous ayons obtenu notre autorisation de résidence permanente pour poursuivre les entretiens (ils ne délivrent plus, non plus, de visa de travail pour des immigrés). Bastien a plusieurs jobs sur le feu en attente de notre sésame. ✨
Mon avis sur ce projet d’expatriation en Amérique du Nord
Attention je vais être super honnête (punaise, Bast va lire ça, il va me tuer 😅).
Personnellement, moi j’en n’ai pas grand chose à faire d’aller spécifiquement en Amérique du Nord, à San Francisco, à Toronto ou ailleurs sur ce continent.
Non, tu me mets n’importe où, je sais que je serai bien. Je m’adapte facilement et je sais que j’arriverai à me plaire à n’importe quel endroit. J’ai besoin de reprendre un grand bol de dépaysement, alors tout m’ira.
Maaais… booon… si tu me demandes, c’est vrai que je m’imagine mieux dans une cabane en bambou à vivre pieds nus en bordure de jungle. Aux antipodes donc. Mais il parait que les perspectives de carrière sont beaucoup plus limitées en bordure de jungle. (En vrai, je suis sûre qu’il me dit ça car il a peur des grosses araignées).
À l’heure où beaucoup de gens aspirent à un ralentissement et rêvent de modes de vie alternatifs et plus slow, eh bien nous, présentement (voyez, je commence à utiliser le lexique local que je trouve fort à propos d’ailleurs 🤣), on va plutôt faire l’inverse.
Ceci dit, on n’est pas à l’abri un jour de monter une ferme autonome et partir élever des chèvres dans le Larzac. Quand on cherche des expériences de vie et d’expatriation, on est prêts à tout finalement. 😜
Une chose est sûre, on ne sait pas encore vraiment où on sera dans quelques mois, ni dans quelques années d’ailleurs. Je pense que nous nous orientons clairement vers un mode de vie qui nous amènera à bouger pas mal, à expérimenter des vies dans différents endroits du monde. On va essayer de kiffer un peu et de transmettre ça au petit aventurier.
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Edit : Nouvelle fraîche qui vient de tomber, notre dossier de résidence permanente vient d’être sélectionné par le gouvernement canadien !!! Youpi !
Ça ne veut pas dire que nous avons déjà l’autorisation d’y aller. Nooon, la procédure est loin d’être terminée, mais la première étape est franchie !! 🤞
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Rahhhh mais ouais… je m’étais aussi dit que vous aviez vraiment pas de bol niveau timing pour postuler dans la tech à la silicon valley… même pour un dev backend hyper quali ça doit être devenu mission impossible.
Mais je vois que ça se concrétise du côté du Canada et ça c’est top! J’imagine que même si Toronto c’est la big city life, au Canada tu ne dois jamais être vraiment hyper loin de la nature avec un N. Et pour le grand bol de dépaysement tu seras servie!
Je croise fort les doigts pour vous en tout cas et je me réjouis de connaître la suite.
Ahaha ouais niveau timing c’est pas le top 🙈. En vrai, je trouve toujours des missions ou des postes, mais pas exactement ce que je voudrais. Donc je vais changer un peu de perspectives et on verra quand le marché ira mieux.😊
Ca se concrétise carrément pour le Canada, c’est pas encore fait mais ça avance. C’est ce qui me semble aussi, la nature n’est jamais vraiment très loin. Et puis Toronto est collée au lac Ontario, ça aide.
De votre côté aussi ça semble bien se concrétiser 🎉. Il me tarde de suivre vos aventures dans votre nouveau super projet et j’ai très envie de venir vous faire un coucou un jour !