Départ en expatriation en péril

La plus grosse bourde de ma vie : J’ai mis en péril notre départ en expatriation [1/2]

Vous avez lu le titre ? Alors vous savez que j’ai probablement fait la plus grosse connerie de toute ma vie. Oui, c’est vrai, j’ai toujours tendance à en faire un peu des caisses. Oui, c’est vrai que j’exagère toujours un peu les choses. Oui, c’est vrai que la modération, c’est pas trop mon truc. Oui, j’ai l’esprit fougueux et peu tempéré.
Mais là, j’vous jure les gars. J’ai vraiment vraiment vraiment fait la PLUS GROSSE CONNERIE de toute ma vie.

Le contexte

Comme vous le savez sans doute si vous êtes déjà venu faire un tour par ici, à la fin 2023, nous sommes en plein préparatifs de notre expatriation à Toronto. Dès lors que nous avons obtenu notre résidence permanente pour aller vivre au Canada, nous avons réservé nos billets d’avion pour partir 2 mois plus tard environ.

Notre départ est donc prévu pour le mardi 21 novembre, les billets d’avion étant réservés pour tous les 3 (Marjo, Bastien & Eliott).

Bien sûr, dans un article dédié au déménagement et à l’organisation de notre expatriation, je vous raconterai comment nous nous sommes préparés, les choses que nous avons emportées et toute la gestion.
Mais pour l’heure, vous devez juste savoir que le vendredi 17 novembre au matin, un camion de déménagement est venu récupérer tous les cartons (environ 2 mètres cube) que nous souhaitons envoyer au Canada via un avion de fret.

Le vendredi soir, c’est le dernier soir que nous passons dans notre maison. Le lendemain, nous terminerons de la vider et nous ferons l’état des lieux avec notre propriétaire. Il est prévu que nous allions dormir 3 nuits chez nos potes jusqu’à notre départ.

D’ailleurs, ces fameux potes sont là ce soir. C’est qu’on a du mal à se quitter. Mais surtout, ils sont venus récupérer trois bricoles qu’on n’emmènera pas et qu’on leur laisse.

Mais allez, on va quand même se boire un coup et se manger une pizza. Histoire de savourer encore quelques moments ensemble et jouer à un petit jeu de société.

Tout va bien. Tout le monde est de bonne humeur. Ça se marre, ça se chambre. J-4. Que pourrait-il bien nous arriver, hein ?

Début de la soirée

Ma pote et moi partons chercher des pizzas en voiture. Impossible de se faire livrer chez nous, la cambrousse, tu connais.

On discute de notre départ, on parle de voyages. Ils partent au Japon dans 15 jours, c’est un sacré voyage ! Ma pote me raconte que sa plus grande phobie avant les départs en voyage, ce serait de réaliser qu’elle a perdu son passeport. Alors du coup, elle regarde trois fois par jour s’il est toujours bien à son emplacement habituel. Et devinez quoi ? Oui, il est toujours bien à son emplacement habituel. On se marre.

On se marre, mais voyez, j’ai comme un truc qui me chiffonne. Je ne sais pas d’où ça vient, mais je ressens comme un p’tit truc bizarre. Un p’tit truc qui au fond de moi me dit “tiens, ça fait un moment que t’as pas vérifié les passeports toi non plus”.

Sauf que je sais très bien où sont nos passeports, c’est même moi qui les ai préparés il y a deux semaines. Dans la pochette bleue. Sur l’espèce de planche sur tréteaux qui nous sert de table. Avec tous les autres papiers importants qu’on doit emporter.

Je vérifierai quand même en rentrant. Histoire de.

La voiture arrive devant le camion à pizza. On se gare. On commande nos pizzas et on rigole avec le gars du camion. Je lui dis qu’on ne se reverra plus jamais, mais qu’elle était bien bonne sa 4 fromages.

Il me dit que oh là là je vais avoir froid là-bas et je rigole encore à cette blague qu’on m’a déjà servie trente fois.

Nous voilà reparties, les pizzas me brûlent les cuisses. J’ai faim, ma bière m’attend, ça m’amuse de passer une dernière soirée dans cette maison. Cet endroit qui aura connu les premiers pas de mon fils, qui nous aura confiné, qui nous aura fait acheter un robot tondeuse. 

La nuit est tombée et mon esprit s’égare pendant le trajet du retour. Je me sens à la fois nostalgique et à la fois heureuse de partir vivre une nouvelle aventure.

Ça n’arrive pas que dans les films apparemment

Affamés, on se jette sur nos pizzas. Eliott dort déjà depuis un moment. On est là, tous les 4, installés sur ce qu’on peut, mais on s’en fout, parce qu’on est ensemble et qu’après la pizza, on va jouer à notre jeu préféré du moment.

J’ai mangé ma première part de pizza, bu la moitié de ma bière. Quand soudain, ça me revient. J’aurais presque oublié. Je pose par terre le carton de ma 4 fromages qui était sur mes genoux, je me lève et pars vérifier la pochette avec nos passeports. Histoire de.

À ce stade de l’histoire, vous pouvez tout imaginer, vraiment tout, sauf la vraie suite de l’histoire.

Je m’approche de l’endroit où ils sont rangés, où ils nous attendent sagement pour notre départ mardi, dans 4 jours.

Bizarre, ce n’est pas la pochette bleue. C’est la pochette blanche.

Mais il y a bien des passeports dedans. Mon cœur se met à battre à tout rompre, il n’y a que 2 passeports dans cette pochette. Je les ouvre et je n’en reviens pas.

Bastien me regarde interloqué.
Mes potes se demandent aussi ce qu’il se passe.
Le brouhaha ambiant fait place à un silence assourdissant.

Une sensation de vide m’envahit. Mon cerveau bug. Mes mains se mettent à trembler. Je suis en train de réaliser ce que j’ai fait et à la fois, je refuse d’y croire.
Ce n’est pas possible, je n’ai pas pu faire ça. C’est une mauvaise blague ou alors un cauchemar et je vais me réveiller.
Je regarde encore et encore dans cette pochette en espérant un miracle. J’ouvre une nouvelle fois ces putains de passeports, je vérifie. Je ne peux pas y croire.

Mes yeux se remplissent de larmes. Je regarde Bastien, je ne sais même pas comment lui dire. Je panique. Les mots qui sortent de ma bouche sont incompréhensibles. Je suis tétanisée.

Vous voulez savoir ce que j’ai fait ? Oui, tu m’étonnes. J’ai échangé les pochettes avec nos passeports périmés qui ont fait le tour du monde avec la bonne pochette qui contient nos 3 passeports tous neufs.

Expatriation - Camion déménagement

Nos 3 passeports tous neufs, dont nous avons impérativement besoin pour décoller dans 4 jours pour le Canada, sont partis ce matin-même.
Dans l’un de nos cartons.
Avec le camion.
En route pour Paris.
Dans un autre poids lourd avec plein d’autres cartons.
Peut-être déjà dans un hangar.
Peut-être déjà dans l’avion pour Toronto.
J’en sais rien en fait.
Ils sont loin.
Ils sont partis.
On décolle dans 4 jours et demain c’est le week-end.
✌️

Parce que rien n’est aussi bon que lorsqu’on n’a pas la fin tout de suite, je vous donne rendez-vous dans le prochain épisode… 

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Marjo

Bonne vivante, j'adore me marrer et je ne refuse jamais un apéro, c'est un principe. J'aime partir à l'aventure en pleine nature avec mon sac à dos. Avec bonne humeur et sans langue de bois, je vous partage mes récits de voyages, mes conseils de vadrouille et mes reportages !
Après 5 ans en agence de voyages et 5 ans en tant que responsable de formation tourisme, je me consacre maintenant à l'écriture (blogging, reportages, ebooks) et à la stratégie digitale !

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