Minset expatriation

Mindset Expatriation : mon chemin vers la décision de partir

Hello chers amis voyageurs et voyageuses ! Si vous débarquez ici comme un cheveu sur la soupe, il faut que je vous explique un peu le contexte. À l’heure où je publie cet article, voilà 7 ans que nous sommes rentrés d’un fabuleux tour du monde de 1 an. J’ai alors fait une loooongue pause dans le blogging et je vous en explique les raisons sur cet article : Retour de tour du monde, le bilan 7 ans après. Il se pourrait bien que j’étais dans le déni d’un long coup de blues post retour de voyage.
Mais allez lire, vous comprendrez. Moi, je vous attends là avec un petit café. ☕️

Si j’ai repris la plume (enfin, le clavier, vous avez compris), c’est bien parce que ça bouge de nouveau par ici. Mais ce n’était pas gagné d’avance. Comme quoi, on peut passer de vie-trépidante-autour-du-monde à j’ai-peur-de-tout-je-veux-rester-chez-moi, en ayant juste fait un enfant. Des fois, faut pas grand chose. 😅

Alors dans ce nouveau billet, je vais vous parler franchement (comme d’hab’) de mon mindset face à l’idée de repartir pour un projet un peu fou et un peu grand. Si j’ai été victime de lobbying ? Clairement ! Le coupable ? Mon acolyte de ces 16 dernières années.

Rah, il est fourbe et moi je me suis encore fait avoir. 

Mai 2021

Il me balance ça comme ça. À table, un soir sur la terrasse, entre la tranche de melon et les tomates cerises. Il fait beau, il fait bon, il est 18 h. Je bois un verre de Rioja, un de mes vins espagnols préférés. J’aime ses tanins puissants et sa robe profonde. Rien ne pourrait venir perturber ma quiétude.

Si.
Tendre naïveté.

Comme un couperet tranchant ma tranquillité d’esprit, il émet l’idée de quitter la France et de partir en expatriation. Il me dit que ça a toujours été son rêve d’aller travailler à l’étranger (je sais), de vivre une expérience comme ça (je sais), que ça serait une super opportunité pour sa carrière (je sais). 

Que peut-être ça va être compliqué, mais que ça lui traverse l’esprit et que c’est quelque chose qu’il aimerait essayer et vivre au moins une fois dans sa vie. Blablabla

J’arrête d’écouter. Je vais le laisser parler tout seul et continuer à hocher bêtement la tête en attendant qu’il se lasse.

Note de la rédaction (moi) : À ce moment-là, notre petit garçon à 2 ans et 4 mois. On vient de sortir non sans peine du fameux “Terrible Two” que tant de parents traversent. Je commence à voir le bout du tunnel d’une longue dépression post-partum.
Je n’ai envie que d’une chose : qu’on me foute la paix. 

J’ai envie de répit, d’être peinarde, de ne surtout pas me prendre la tête avec des idées de je sais pas quoi à la con.
J’ai pas envie de changement. Point.

On était tellement bien là, à boire l’apéro, à se préoccuper de rien, à regarder la vie passer. 

Tu fais chier.

Été 2021

Et ça recommence. De temps en temps. Un petit mot par-ci, une petite allusion par-là. Le sujet revient sur le tapis, mais tout de même discrètement planqué sous la table basse. Un matin ensoleillé, un dimanche pluvieux. Hop, comme un petit courant d’air qui entre par la porte et qui ressort par la fenêtre du salon.

Mais moi, j’suis tellement armée. Ah ah, il est malin, mais il n’est pas prêt. Une vraie guerrière. J’ai eu le temps de réfléchir à ma riposte. J’ai une batterie d’arguments infondés et d’excuses à la con. J’en ai pleiiiin mon sac à dos. Ma meilleure attaque ? La mauvaise foi. ⚔️

Toujours pas prête.

Pyrénées ariégeoises en van
Été 2021 – Pyrénées ariégeoises en van. Ça complote.

Automne 2021

Quelle meilleure période pour se taper une petite déprime que les mois froids, humides, tristes et sans âme de l’automne ? Si vous saviez comme j’ai horreur de cette période perdue quelque part entre la chaleur estivale des beaux jours et l’ardeur des fêtes de fin d’année.

Je sens bien que Bastien est sur le fil du rasoir. D’ailleurs, il déprime clairement. Et c’est pas drôle de voir cet homme si joyeux, curieux, plein de vie, de projets, d’ambition, se retrouver dans une situation où tout le rend bof. Tout est devenu bof et à peu près.

Pas de projet un peu grisant, pas vraiment de source d’excitation. Il s’emmerde.

Note de la rédaction (toujours moi) : automne 2021, nous sommes encore en pleine pandémie de Covid-19. Comment ne pas faire le lien entre notre état morose et cette situation sanitaire qui nous poursuit depuis presque 2 ans maintenant ? Sale période pour plein de gens. Et nous n’avons pas été épargnés moralement.

Mars-avril 2022

Nous avons traversé l’hiver en laissant les jours se suivre et se ressembler. 

Tous les matins, nous arrosons notre fils pour qu’il grandisse et nous amenons les plantes chez la nounou. À moins que ce ne soit l’inverse.

Le début du printemps symbolise une période de renouveau et, chez moi, ça se traduit souvent par des prises de décision, ou du moins, un regain d’énergie, d’envie et de motivation. 🌱

Je ne lui dis pas clairement que je suis en phase avec son projet. Tout simplement parce que je ne le suis pas encore. J’ai fait du chemin ces derniers mois, mais faut pas déconner. Ce que je sais, c’est qu’il a besoin de mon soutien, que je le pousse à faire des trucs, que je lui redonne un peu d’entrain. 

Alors, je lui dis de prendre des cours d’anglais. Avec un coach et tout. Faut faire les choses bien. Et puis, c’est jamais perdu, ça sert toujours des cours d’anglais.

Eh bien, vous savez quoi ? Il s’est aperçu de son bon niveau et sa confiance en lui a pris un coup de boost incroyable.
Le problème, c’est que maintenant qu’il s’aperçoit de sa crédibilité face à un employeur international, cette histoire d’expatriation revient sérieusement sur le tapis…

Je vous ai dit qu’il était malin : il a réussi à faire en sorte que l’impulsion vienne de moi. Si c’est pas du génie ça… 🧞‍♂️

1er mai 2022

C’est dimanche, c’est la Fête du Travail. Tiens donc. Nous nous retrouvons seuls tous les deux ce week-end, notre progéniture s’offre un séjour bucolique chez l’une de ses mamies.

Je crois que ça y est. Je suis prête. Je veux dire, je suis prête à en parler. Eh faut pas me bousculer, ok ?

Disons que j’ai comme le sentiment que les barrières mentales que je me mettais jusqu’à présent commencent doucement à se lever. Il s’est tout de même passé presque 1 an depuis qu’il m’a soufflé l’idée.

Pour autant, rien n’est fait, ni même encore amorcé. Mais pour démarrer ce projet dans ma tête et plus concrètement par la suite, j’ai besoin de me sentir prête. Prête à quoi, on sait pas trop encore, mais qui voyage loin prépare sa monture*.

*citation modifiée pour les besoins du récit. Pardon monsieur Racine.

Si je suis très honnête, de mon côté, je n’ai pas grand chose à faire. Tout le travail revient à Bastien puisque c’est lui qui veut travailler à l’étranger.

N.-B. : Oui, parce que moi je suis freelance et je travaille sur le Web. C’est-à-dire que je suis à mon compte et que je peux bosser de n’importe où dans le monde si tant est qu’il y ait une connexion Internet. Donc bon, niveau mobilité, on peut difficilement faire mieux. 👩‍💻

Avoir le courage de se lancer, de postuler, développer sa confiance en soi pour surmonter la barrière de la langue, et simplement se dire, bon ok, let’s go. Ça prend du temps tout ça. Et heureusement. Ça nous laisse le temps de prendre conscience du changement de vie qui pourrait s’opérer, des possibilités qui peuvent s’offrir à nous et celles qui, au contraire, ne sont pas envisageables. 

Ça laisse aussi le temps au petit lutin de grandir et moi ça me rassure. Parce que soyons honnête, plus Eliott grandit et plus je me rends compte que les choses sont possibles et probablement pas si compliquées que ce que j’imaginais. Il a bientôt 3 ans et demi et ça roule plutôt bien niveau autonomie.

Depuis sa naissance, j’ai développé une tendance à me mettre des barrières complètement débiles, mais mon cerveau s’est mis à réagir comme ça, je n’y peux rien. Tu m’annonces un truc qui va bouleverser mon quotidien (déjà précaire avec un bébé en mode tornado), et Paf ! , mécanisme d’auto-défense. 

Je me braque et vous ne tirerez rien de bon d’une discussion immédiate (à part me braquer encore plus et me voir débiter un maximum d’arguments en défaveur de votre projet. Et croyez-moi, j’en ai sous la semelle). Je pense que c’est normal, c’est un sacré chamboulement tout ça.

– Mais elle est où l’aventurière prête à tout qui n’a peur de rien ?
– Pas loin, pas loin, elle revient.

Fallait me laisser du temps. Et il le sait, ce gars qui me connaît par cœur depuis bientôt 18 ans. Il commence à la connaître, la bestiole.

Alors il a fait du lobbying. Et moi, je me suis laissée manipuler gentiment en pleine conscience. 

Mindset expatriation
Été 2022 – Pico de las Nieves, Gran Canaria

2 mai 2022

C’est marrant de constater que les choses ont véritablement changées ce week-end car nous revoilà encore en train d’en parler. Aussi, nous avons encore du temps pour nous. Pas d’interruptions intempestives du genre :

“ – Maman ? Tu joues avec moi ?”
“ – Tu peux me moucher ?”
“ – On peut lire un livre ?”
“ – On fait une cabane ?”
“ – Papa ? Regarde ! Mais regaaarde !”

On est peinards pour discuter. Alors on se laisse aller. 

Bastien a déjà fait plein de recherches et maîtrise déjà plein de trucs. Et moi, eh bien, je me suis laissée aller à lui poser des questions. Je me suis alors rendue compte à quel point il s’était déjà renseigné sur des tas de sujets liés à l’expatriation. Il a réponse à tout (même à mes encore trop nombreuses objections), le mec arrive à debunker tous les sujets. 😳

Son projet, il l’a déjà lancé et il m’attendait gentiment.

C’est marrant mais mon plus gros frein, c’est de ne pas pouvoir imaginer comment Eliott va gérer ça. Moi qui suis rarement drivée par mes peurs, et qui puise justement dedans pour trouver le courage d’oser, là, ce n’est pas tout à fait pareil. On a beau dire, mais quand on a que sa petite gueule à penser, eh bien, c’est plus facile et beaucoup moins stressant à gérer (de mon point de vue).

Jamais je n’ai ressenti la moindre angoisse ni la moindre appréhension lors de l’organisation de notre tour du monde. Et pourtant, la situation était mille fois plus précaire, incertaine, inconnue. Plus de boulot, plus d’appart’, plus de véhicule, plus grand chose mis à part un sac à dos de 15 kg regroupant tout ce qu’on possède pendant les 12 prochains mois.

Des centaines de familles partent chaque année vivre des expériences d’expatriation et on voit bien que c’est rarement un problème pour les enfants. Au contraire, quelle richesse pour eux d’être bilingues si jeunes, de découvrir le monde, de s’ouvrir à d’autres cultures. Un enfant, ça a besoin de quoi ? De parents heureux, épanouis, aimants et d’un équilibre de vie (et de chocolat aussi bien sûr). Et ça, je sais qu’on peut lui apporter n’importe où dans le monde (sauf peut-être le chocolat, mais on trouvera une solution si jamais). 🍩

Après ce week-end, j’ai véritablement eu un déclic. J’ai pris conscience que si nous voulions retrouver ce frisson de la vie et ne pas sombrer dans un ennui et une déprime profonde, il fallait qu’on redevienne acteurs de nos vies.
On végète. On s’encroûte. On s’ennuie.

Et nous avons besoin, tous les deux, d’être (re)stimulés pour être épanouis.

Il faut faire le choix qui nous rendra heureux et vivants, qu’importe les difficultés à surmonter pour y parvenir.

Bref, ce 2 mai au matin, nous avons discuté de pas mal de choses. 
On dirait que ça avance. Je ne sais pas encore vers où, mais il se passe un truc.

Minset expatriation
Août 2022 – Sieste dans l’avion.

Rendez-vous dans le prochain épisode. Je vous parle de notre projet d’expatriation, ce que nous avons mis en place et où nous en sommes exactement… 🙃

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Marjo

Bonne vivante, j'adore me marrer et je ne refuse jamais un apéro, c'est un principe. J'aime partir à l'aventure en pleine nature avec mon sac à dos. Avec bonne humeur et sans langue de bois, je vous partage mes récits de voyages, mes conseils de vadrouille et mes reportages !
Après 5 ans en agence de voyages et 5 ans en tant que responsable de formation tourisme, je me consacre maintenant à l'écriture (blogging, reportages, ebooks) et à la stratégie digitale !

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