Visiter Phnom Penh Cambodge

Visiter Phnom Penh | Découverte de la capitale du Cambodge

Après avoir traversé, non sans mal, la frontière Vietnam-Cambodge, nous faisons nos premiers pas dans ce nouveau pays. C’est donc par la ville de Phnom Penh que nous commençons notre découverte du pays du peuple khmer. Le Cambodge est un pays au lourd passé et visiter Phnom Penh ne nous aura pas laissé de marbre. On vous livre ici le détail de nos visites dans la capitale du Cambodge, ainsi que notre ressenti sur une visite qui nous aura véritablement marqués. Jusqu’à présent, nous n’avions pas particulièrement abordé l’histoire des pays que nous avons traversés, mais ici, c’est un peu différent. Pour comprendre ce pays et ce qu’il a traversé, il faut saisir une partie de son histoire. Alors, si vous le permettez, nous allons vous présenter Phnom Penh dans le contexte de l’époque des khmers rouges.

Les Khmers Rouges, un peu d’histoire du Cambodge

Les Khmers Rouges ont pris le pouvoir au Cambodge au terme de plusieurs années de guerre civile, établissant un régime politique connu sous le nom de Kampuchéa démocratique, un mouvement politique et militaire communiste radical. Entre 1975 et 1979, période durant laquelle ils dirigèrent le Cambodge, leur organisation a mis en place une dictature d’une extrême violence chargée de créer une société communiste sans classes, purgée de l’influence capitaliste et coloniale occidentale ainsi que de la religion.

Le régime Khmer Rouge s’est rendu coupable de nombreux crimes de masse, en particulier de l’assassinat de plusieurs centaines de milliers de Cambodgiens. Le nombre de victimes du régime Khmer Rouge est estimé à presque 2 millions. En effet, plus de 20 % de la population de l’époque aurait été décimée par ce génocide.

Pol Pot (le chef du régime) et les Khmers Rouges étaient soutenus par le Parti Communiste Chinois (PCC) et Mao Zedong lui-même. La Chine aurait envoyé plusieurs dizaines de millions de dollars de fonds afin d’aider à financer le massacre.

Visiter Phnom Penh - Prison S21

Massacres et persécutions raciales

L’épuration est menée par la police secrète Khmère Rouge. Le Kampuchéa démocratique n’a officiellement pas de prisons, mais des « centres de rééducation » se multiplient à travers le pays. Des Cambodgiens y sont incarcérés sous les prétextes les plus variés. Cela va du délit de droit commun à la dissidence politique réelle ou supposée, en passant par les relations sexuelles hors mariage. Certaines catégories sociales sont persécutées, les “intellectuels” sont pourchassés et doivent se débarrasser de leurs livres et de leur lunettes.

Les prisonniers des centres sont détenus dans des conditions abominables, et régulièrement soumis à la torture, pour être amenés à confesser des délits souvent imaginaires. La durée de survie des détenus n’excédait généralement pas trois mois.
Des exécutions en masse sont ensuite réalisées, toujours sous des prétextes plus absurdes les uns que les autres. Casser un verre, crier sur quelqu’un, ne pas maîtriser un buffle pendant les labours, chanter, plaisanter, autant de raisons d’être condamné à mort.
L’ensemble de la population devient alors une main d’œuvre corvéable à merci, proche de l’esclavage et totalement déshumanisée.

Les chiffres du génocide énoncés plus haut prennent en compte les massacres, les exécutions, les victimes de la grande famine provoquée et entretenue par l’incompétence du régime, ainsi que les persécutions et massacres dont ont fait l’objet certaines ethnies.

Visiter Phnom Penh - Prison S21

Que visiter à Phnom Penh ? La prison S21 : l’ancien lieu de torture des Khmers Rouges

La prison S21 ou Tuol Sleng est aujourd’hui transformée en musée historique. C’est une visite à faire absolument à Phnom Penh.

Ça n’a rien d’une visite agréable ou distrayante. Bien évidemment, ce n’est pas du tout une visite à faire avec de jeunes enfants. Je dois vous avouer que cette visite ne nous a pas laissés indemnes.

Ce lieu, autrefois un lycée, un lieu d’enseignement, fut utilisé entre 1975 et 1979 par les Khmers Rouges comme prison et lieu de torture. Y étaient enfermés et torturés sans distinction les opposants supposés au régime en place ainsi que toutes les personnes citées dans le paragraphe précédent.

Près de 20 000 personnes auraient été enfermées à la prison S21 (dont 1 200 enfants) subissant des tortures inimaginables dans le but de leur faire avouer des crimes bien souvent imaginaires, comme nous vous l’expliquions plus haut. Presque tous les détenus auront succombé aux tortures perpétrées. Sinon, ils étaient envoyés dans des camps d’extermination lorsque les tortionnaires en avaient fini avec eux. Lors de la libération de Phnom Penh par les Vietnamiens en 1979 (c’était hier), seuls 7 survivants seront retrouvés dans la prison S21. Les 14 derniers qui n’auront pas survécu seront enterrés dans la cours. Leurs tombes sont là, visibles, aux yeux de tous.

Une visite difficile

La visite est difficile, à la limite du supportable. Les salles, le mobilier, les fils barbelés, tout est encore là, c’était hier. Tous les bâtiments, dans des fonctions différentes, furent le théâtre de ce massacre

L’atmosphère est chargée, l’ambiance lourde, les visages graves. Les regards sont furtifs, personne ne sourit, nous passons de longues minutes sans même parler entre nous. Le silence règne, ici point d’éclats de voix, aucun rire, le temps semble s’être arrêté. Le lieu impose le respect de ce peuple qui a tant souffert.

Nous déambulons dans ce décor funeste. Dans chaque salle du premier bâtiment, se trouve une boite de munitions qui servait de pot de chambre, un lit en fer qui était branché au secteur, des chaînes et autres menottes. Des salles de cours ont été recyclées en salle de torture.

Bien souvent, une grande photo accrochée au mur montre un détenu en pleine séance d’interrogatoire.

Méticuleux, les Khmers Rouges

Au fil de notre visite, nous remarquons que les Khmers Rouges étaient très méticuleux. Ils créaient des archives de tous leurs prisonniers, les prenant systématiquement en photo à leur arrivée. Ils les photographiaient également pendant leurs supplices. Et si les prisonniers succombaient à leur torture, alors ils prenaient aussi un cliché de leur cadavre

Dans le second bâtiment, on trouve de grands panneaux où sont exposées toutes les photos. Et ça n’en finit pas. Je suis resté scotché devant ces centaines de portraits. Tous ces visages aux multiples expressions qui ont souffert entre ces murs. Ça vous retourne le bide.

Parfois, les visages immortalisés sont tuméfiés, l’œil poché, une lèvre éclatée. On suppose qu’ils n’ont pas voulu se plier à l’exercice de la photo.

Nous avançons salle après salle, comme hypnotisés par ces centaines de faciès. Puis viennent des photos encore plus morbides, des ossements, des crânes si méticuleusement empilés, alignés. La visite devient vraiment difficile.

Visiter Phnom Penh - Prison S21

Témoignages

Dans le bâtiment suivant, on trouvera des témoignages d’anciens tortionnaires. Pourquoi ont-ils fait cela, que sont-ils devenus. Le dernier bâtiment était le bâtiment prison : on observe des cellules de 2m², faites de bois pour certaines et de briques aléatoirement empilées pour d’autres, toujours dans ce qui fut jadis des salles de classe. On remarque les fils barbelés le long des deux derniers bâtiments, posés là afin de limiter les suicides.

Nous sommes ressortis complètement retournés. Nous avions uniquement envie de rentrer pour digérer tout ça.

Même si nous avons été très marqués par cette visite, nous conseillons vraiment de visiter cette ancienne prison. Non pas par plaisir, vous vous en doutez, mais pour comprendre. Comprendre l’atrocité et l’enfer dans lequel les Khmers Rouges ont plongé le pays.

Nous conseillons également de le faire en fin de journée et de vous poser tranquillement après. 

Et bien évidemment, laissez les plus jeunes dans des environnements moins morbides. Nous avons entendus des « Maman c’est quoi ça…? » en désignant un ancien (et très glauque) appareil de torture. On ne peut pas expliquer à un enfant de 8 ans comment d’autres enfants du même âge -et par quelles atrocités- ont vu périr leurs familles.

Visiter Phnom Penh : Le Palais Royal et la Pagode d’Argent

Pour visiter le Palais Royal et la Pagode d’Argent pensez bien à prévoir une tenue correcte. C’est-à-dire pas de short au-dessus du genou et épaules couvertes. Sinon, vous serez contraints d’acheter un magnifique tee-shirt à l’entrée (2 $US) pour être autorisés à visiter le Palais.

Très récent, il date du début du 20e siècle. Les bâtiments, d’architecture traditionnelle Khmère, sont magnifiques. Il est agréable de se balader tranquillement dans l’enceinte du Palais. La Pagode d’Argent est la plus luxueuse de la ville. Le sol, bien que recouvert de tapis, est quand pavé de 5 000 carreaux d’argent. Enfin, un énorme bouddha d’or incrusté de diamants trône au centre de la pièce. Impressionnant.

On trouve également dans le palais une très belle maquette des temples d’Angkor. Histoire de vous donner l’eau à la bouche.

Une visite incontournable de Phnom Penh.

⚠️ Mise en garde à Phnom Penh : comme toute grande ville d’Asie du Sud-Est, il faut être prudent le soir et redoubler de vigilance quant aux vols à la tire. Nous avons croisé une personne qui s’est fait volé son sac à dos à l’arrachée par un gars en moto ; elle ne tenait son sac que par une bretelle. Ça à l’air bête, mais portez bien vos sac à dos avec les 2 bretelles et ne vous baladez pas avec votre smartphone en main.

Visiter Phnom Penh : Le Marché Central

Le Marché Central est le plus grand marché de Phnom Penh, et même un des plus grands marchés couverts d’Asie. On y trouve de tout ! Des vêtements, des bijoux, de l’électroménager, de l’électronique, de la nourriture, etc. Nous y avons d’ailleurs dégusté deux succulentes tarentules !🕷Miam ! 😋

➕ Info bonus : le corps a le goût du crabe ! J’avais bien reconnu une saveur familière sans arriver à y mettre un nom. Mais dès les premières bouchées, Marjo a reconnu les similitudes avec le crustacé. Il faut passer outre l’aspect peu ragoutant car on s’est bien marrés. 😅

Infos pratiques pour visiter Phnom Penh

  • Trajet Saigon (Vietnam) – Phonm Penh (Cambodge) : 10 $US en bus. 6 h de trajet théorique, 8 h en pratique.
  • Notre hébergement à Phnom Penh : Hotel White River Guesthouse : 6 $US par nuit. Chambre sans fenêtre, sans clim mais avec ventilateur, sanitaires communs et eau froide (mais vu la chaleur qu’il fait). Très central, on peut tout faire à pied.
  • Musée du crime génocidaire (Tuol Sleng) ou Prison S-21 : 3 $US.
  • Palais Royal et Pagode d’Argent (ou du bouddha d’émeraude) : 6,50 $US. Prévoir d’avoir les épaules couvertes et un pantalon en-dessous du genou (sinon, c’est 2 $US le tee-shirt vendu à l’entrée).

Hébergement Phnom Penh

Vous trouverez de nombreux hébergements à Phnom Penh. Il y a tous les prix.
Un conseil : choisissez un hôtel proche du centre pour découvrir un maximum de choses à pied.

Un changement de programme en vue

Il y a certainement une multitude d’autres choses à voir à Phnom Penh, mais nous n’avions pas envie de courir dans cette grande ville. Oui, figurez-vous que la fatigue des trois premiers mois de voyages à travers l’Asie du Sud-Est commence à se faire sentir. C’est peut-être dur à imaginer, mais nous sommes loin de voyager dans du grand confort et ce que nous vivons est aussi dépaysant que fatigant.
Les galères de bus, d’auberges, d’itinéraire, se réveiller dans des endroits différents tous les trois jours, tout ça fait partie intégrante du voyage et en fait son charme, mais ça épuise.

Alors, nous ralentissons un peu le rythme, nous levons le pied pour profiter plus tranquillement de chaque endroit.

D’ailleurs , à l’heure ou j’écris ces lignes, nous sommes « bloqués » à Siem Reap entre Noël et Nouvel An, le temps d’obtenir nos visas Thaïlandais. En effet, nous devions aller au Laos après le Cambodge mais nous avons pris un peu de retard sur notre itinéraire prévisionnel. Nous sommes notamment restés bloqués plus d’une semaine à Battambang à cause d’un petit soucis de santé pour Marjo (les aléas du voyage !).

Alors, nous avons décidé de ne pas aller au Laos pour ne pas le visiter à 200 à l’heure en à peine 15 jours. Nous répartirons ce temps sur le Cambodge et la Thaïlande. On aura une bonne excuse pour revenir dans le coin dans quelques années. 😉

💡 Je vous invite à consulter notre article complet bilan et budget sur 1 mois de voyage au Cambodge. On vous donne tout un tas d’infos utiles : prix, hébergements, transports, nourriture, visites, santé, etc.

Partir de Phnom Penh

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Bastien

Aventurier dans l'âme, je ne lâche jamais ma machette et mon lasso quand je pars en voyage. Grand bavard, j'aime refaire le monde pendant des heures autour d'un bon verre (et d'un bon saucisson). Passionné par le monde de la tech, on peut dire que je suis un vrai geek !

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