Bienvenue dans cet article dédié au récit et aux infos pratiques de notre trek Tongariro Alpine Crossing réputé pour être l’un des plus beaux treks à la journée du monde (rien que ça !). Le Tongariro National Park est un sublime site volcanique de 80 000 hectares en plein cœur de l’Île du Nord en Nouvelle-Zélande. Des paysages désolés qui ont servi de décor à Peter Jackson pour représenter le Mordor et la Montagne du Destin dans le Seigneur des Anneaux. Ouais, ça en jète.
Prêt à nous suivre dans cette folle randonnée à la journée ? On vous détaille tout ce que vous devez savoir sur ce trek : itinéraire, altitude, durée, difficulté, carte du trek. Et puis, on vous donne notre avis aussi. 😉
Présentation du trek Tongariro Alpine Crossing
Nous attendons ce moment depuis longtemps. Réputé pour être l’une des plus belles randonnées à la journée au monde, le trek Tongariro Alpine Crossing nous faisait de l’œil depuis que nous sommes arrivées sur l’Île du Nord, dernière semaine de notre road trip Nouvelle-Zélande.
Il s’agit d’une randonnée de 19 km à travers le Parc National du Tongariro situé au sud du lac Taupo, à mi-chemin entre Wellington et Auckland. Un des deux majestueux volcans qui dominent la randonnée est un “acteur” principal de la trilogie du Seigneur des Anneaux, puisque il s’agit de la Montagne du Destin (Mount Doom). Oui, la montagne d’où le maléfique œil de Sauron guette et surveille tout. 👁 Le seul endroit où il est possible de détruire l’Anneau Unique… Voilà ce qui nous attend, imaginez notre excitation ! Car comme vous le savez, si vous nous suivez assidûment, nous nous sommes lancés dans la chasse aux lieux de tournage du Seigneur des Anneaux en Nouvelle-Zélande, et celui-ci est un lieu qui ne rigole pas.
Plusieurs options sont possibles pour l’organisation de cette journée. En plus du trek de base, il est possible de gravir :
- le Ngauruhoe, la fameuse Montagne du Destin (2 290 m),
- ou son voisin, l’élégant Tongariro (1 968 m).
Ces bonus d’ascension prendraient respectivement 3 h et/ou 2 h 30.
Une autre question demeure : nous ne savons pas comment nous allons terminer le trek. Celui-ci ne décrivant pas une boucle, nous serons obligés de prendre une navette à 35 $ par personne pour faire les 25 km qui séparent le départ de l’arrivée et revenir à notre van. On hésite car ce n’est pas donné pour nous qui voyageons à petit budget.
Pourquoi ne pas rentrer en stop ? Rebrousser chemin avant la fin du trek pour revenir à notre parking ?
Comme le dit si bien Bilbo dans la communauté de l’anneau :
Il est fort dangereux Frodon de sortir de chez soi, on prend la route et si on ne regarde pas où l’on met les pieds, on ne sait pas jusque où cela peut nous mener.
Démarrage de la randonnée Tongariro
Ce matin le réveil nous tire de nos songes à 5 h. Nous avons 50 km en voiture à parcourir pour atteindre le départ du trek. Avec nos doutes sur le déroulement de la journée et la satanée cheville de Marjo qui fait encore des siennes, nous préférons partir de bonne heure et avoir de la marge au cas où.
Lorsque nous arrivons au parking, la nuit nous enveloppe encore de ses ténèbres, tandis qu’au loin l’horizon se dessine avec l’aurore. Il flotte une ambiance mystérieuse. Au-dessus de nos têtes, les étoiles scintillent comme jamais, lentement happées par un ciel azur qui, doucement, progresse au-dessus des montagnes. Le décor est planté, la journée s’annonce magnifique.
Le temps de préparer nos affaires, nous entamons la randonnée d’un bon pas ! Le chemin est bien balisé. La première partie se fait très facilement, en pente douce nous progressons droit vers le Ngauruhoe. Il semble si haut, vêtu de son manteau blanc, la moitié de son cône est enneigé, nous ne pouvons que rester bouche bée devant tant de splendeur ! En basse altitude, la voie serpente dans une plaine, la végétation loin d’être luxuriante est bien présente. Bruyère et touffes d’herbe tentent de survivre sur cette plaine brûlée. Nous marchons aux abords du ruisseau qui immuablement suit son cours.
Au bout de 45 minutes nous atteignons Soda Spring, la première étape. Une cascade marque le début du cours d’eau que nous venons de longer. C’est ici que la partie raide commence. C’est également à partir d’ici que nous nous sentons vraiment dans le Mordor.
On entre dans le Mordor avec une météo pas facile
Après quelques dizaines de mètres d’ascension, le paysage à déjà radicalement changé. Pour ainsi dire, il n’y a plus que des pierres rouges, noires, beiges. Dans un élan de fureur le volcan les aura éjectées jusqu’ici. Un fin lichen en recouvre certaines. Nous avançons maintenant dans du sable noir, mélange de cendres et de poussière volcanique. C’est lunaire.
Le sentier est certes bien aménagé, des escaliers nous facilitent grandement la marche, mais la montée est rude et quelque peu éprouvante. Nous transpirons, nos corps sont chauds, mais nous avons pourtant si froid. Rien ne semble pouvoir arrêter ce vent qui nous glace le visage ! Alors nous continuons à monter même si la météo annonce -4 °C pour le sommet. Ce paysage, que rien ne semble pouvoir égayer, nous fascine. Le manque de végétation amplifie notre sensation de froid. Des pierres, de la cendre et du sable… Par moment, nous parvient une odeur de soufre nous prouvant que les volcans sont bien là et que la zone n’est pas si “morte” qu’elle n’y parait.
Au fur et à mesure que nous grimpons, les minuscules plaques de neige qui se cachaient du soleil, se transforment en une plaine recouverte d’un fin tapis blanc et gelé au niveau du south crater. Nous ne pensions pas voir de la neige sur le trek. Le spectacle est grandiose. Seuls sur ce plateau enneigé, nous décidons qu’un jour nous reviendrons en Nouvelle-Zélande pour refaire cette randonnée sous un autre climat, à une autre saison. Les paysages doivent être tellement différents d’une saison à l’autre.
Pas d’ascension de volcans pour cette fois : trop de neige !
C’est reparti, il est environ 10 h 30. Nous aurions largement eu le temps de gravir ce fameux Ngauruhoe, mais maintenant que nous sommes devant, l’exercice paraît difficile. La pente est très très raide ! De plus, il n’y a pas de chemin balisé, il faudra tirer tout droit jusqu’au sommet à travers les gravats.
La neige finira de nous décider à renoncer. Impossible d’apercevoir une voie dégagée. Peut-être verglacé par endroit, le flan du volcan ne nous inspire pas. Nous n’avons ni l’équipement, ni l’expérience nécessaire et nous préférons ne pas nous lancer dans cette ascension.
Le temps est toujours clément et la visibilité bonne lorsque nous reprenons notre marche pour une dernière ascension qui devrait nous mener jusqu’au Red Crater. Rien de ben difficile, mais la présence de neige verglacée, compactée par le passage des randonneurs avant nous, complique légèrement la tâche ! Cela se passe assez bien pour nous, nos chaussures de trekking font très bien l’affaire sur ce terrain. Mais nous plaignons les pauvres randonneurs en simples baskets qui manquent de glisser à chaque pas. Comme quoi, être bien préparé s’avère être utile et plus sécuritaire.
Arrivée au point culminant du trek Tongariro Alpine Crossing : Red Crater
Après une petite demi-heure d’efforts, nous arrivons au point culminant du trek Tongariro Alpine Crossing à 1 868 m d’altitude (sans monter sur le Ngauruhoe ou le volcan Tongariro, du coup).
La vue est encore une fois à couper le souffle. D’un côté, nous avons une vue exceptionnelle sur la vallée qui s’étend en contrebas. De l’autre, les lacs émeraude nous régalent de leur couleur intense et profonde. Malheureusement, le temps se couvre rapidement, une vingtaine de minutes plus tard, nous ne distinguons plus rien. Quelle chance d’être arrivés au bon moment !
Nous profitons de la chaleur produite par les volcans pour faire notre pause déjeuner. Dans la crevasse, juste avant de redescendre vers les lacs, l’air ambiant est beaucoup moins froid. Par moment, nous ressentons même des vagues d’air chaud. Le bas du mur qui forme la crevasse est très chaud. De la vapeur s’en échappe et il est difficile de garder la main plaquée contre les cailloux. De l’autre côté, de grosses pierres diffusent une chaleur tempérée et feront de parfaits sièges chauffants le temps de notre repas.
La brume ne s’est pas dissipée pour la suite de la rando. Nous décidons alors de ne pas continuer et de rebrousser chemin. Nous n’aurons pas besoin de galérer à trouver un moyen de transport pour regagner notre van, ni de payer la navette pour revenir. L’autre avantage, c’est que nous ne devrions croiser que très peu de monde, la grande majorité des randonneurs étant déjà passée.
Nous en profitons pour descendre tranquillement en appréciant le calme ambiant qui se dégage des lieux. Pas un animal. Pas une touffe d’herbe. Uniquement le blanc de la neige et le gris de la pierre. Le silence…
Tongariro Alpine Crossing : Infos pratiques sur le trek
Tout d’abord, il est intéressant de savoir qu’il est très facile sur place de trouver des informations concernant ce trek. Le très complet site web du DOC (Department of Conservation) donne toutes les infos nécessaires à la bonne réalisation du trek (vous pouvez télécharger leurs brochures spécifiques été/hiver en PDF). Les i-sites de la région du Tongariro fournissent aussi cartes, brochures, conseils, etc.
Bien que physique et certainement assez difficile pour quelqu’un avec peu d’entraînement, le trek reste abordable pour la grande majorité des marcheurs. Cependant, il faut garder à l’esprit qu’il y a tout de même 20 km à parcourir en 7 – 8 h et un dénivelé positif de 750 mètres (1 196 m au cumulé). Un minimum de condition physique est donc nécessaire.
Quelques conseils de préparation
- Pensez à prendre suffisamment d’eau (2 à 3 L en été), il est impossible de remplir ses gourdes en chemin (pas de point d’eau potable).
- Prenez aussi de quoi pique-niquer, la randonnée est longue !
- La dernière pose pipi (toilettes sèches) se situe au niveau de la première étape du trek à Soda Spring après seulement 45 minutes de marche. Prenez vos dispositions car il sera très très difficile de faire ses besoins tout le long du trek (très peu de possibilités de se cacher).
- Le temps est très changeant là-haut toute l’année. Prévoyez de quoi vous couvrir (gants, bonnet) et surtout de quoi vous protéger de la pluie et du vent (coupe-vent, veste waterproof, chaussures de trekking).
- Prévoyez des pochettes étanches pour votre smartphone et vos papiers.
- Une lampe frontale est conseillée si vous vous faites surprendre par la nuit.
- Suivez l’activité volcanique. N’oubliez pas que vous mettez les pieds dans une zone volcanique en activité, des éruptions sont possibles sans prévenir.
- Ne vous lancez pas une ascension risquée (neige, verglas, etc.) si vous n’êtes pas bien équipé (piolet, crampons, etc.) et habitué à ce genre d’activité.
Organiser le transport pour le départ et l’arrivée
Il est important de savoir que le trek ne forme pas une boucle. Si vous arrivez avec votre propre véhicule, il faudra trouver un moyen de transport à la fin du trek pour vous ramener au départ.
Le trek peut être réalisé dans n’importe lequel des 2 sens, mais nous privilégions le sens Mangatepopo – Ketetahi car cela permet de faire moins de dénivelé positif et d’être dans le vif du sujet plus rapidement. En commençant par Ketetahi, la randonnée débute par une longue marche à travers la forêt présentant moins d’intérêt.
- Navettes : soit vous posez votre véhicule le matin au Ketetahi Car Park (fin du trek) et la navette vous amène au début du trek à Mangatepopo. Sinon, la navette vous récupère à la fin de la randonnée au Ketetahi Car Park pour vous ramener à Mangatepopo. Suivant la formule choisie, le prix est apparemment différent (comptez, 30-35 $ NZ par personne pour les 25 km). Nous avons également entendu qu’il était préférable de réserver la navette à l’avance. Sachez également qu’il y a des horaires à respecter : si vous choisissez que la navette vous ramène au point de départ en fin de journée, vous devrez avoir atteint la fin du trek avant le dernier transfert.
- Venir à deux voitures : certainement la solution la plus simple. Une voiture de chaque côté et le tour est joué ! Il y a pas mal de monde dans les camping alentours, il doit être possible de trouver un arrangement avec d’autres voyageurs la veille au soir.
- Faire du stop ou trouver quelqu’un sur le parking d’arrivée qui retourne au départ : Dans ce cas-là, il faut faire le trek assez rapidement pour arriver tôt en bas afin de maximiser ses chances de trouver quelqu’un (donc oubliez peut-être les ascensions sur les volcans).
- Faire demi-tour une fois arrivé aux lacs émeraude : en partant du Mangatepopo Car Park, la fin de la randonnée serait, d’après les dires d’autres randonneurs, sans grand intérêt. Vous ne verrez pas la fin de la randonnée, mais vous évitez les problèmes de transport et vous vous retrouverez tous seuls ou presque sur la route du retour. Beaucoup choisissent cette option (ce que nous avons fait).
⚠️ À noter : Nous avons entendu que des vols se produisent sur les parkings de départ de treks en Nouvelle-Zélande et notamment sur les parkings du parc national Tongariro. Les petits malins savent que votre van est garé pour la journée et que vous y conservez beaucoup de choses. Pensez à prendre avec vous ce qui n’est pas trop lourd et qui a de la valeur et à bien cacher le reste. Sans tomber dans la psychose, sachez juste que cela peut arriver.
Alors qu’avez-vous pensé de ce trek ? N’hésitez pas à nous raconter votre retour d’expérience si certains d’entre vous sont montés sur les volcans. C’est notre petit regret, on doit bien l’avouer.
Si, vous aussi, vous envisagez de faire un road trip en Nouvelle-Zélande, rendez-vous sur notre article complet : conseils, budget et itinéraire d’un road trip en van en NZ.
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Whhaouhh !! Je savais pas où mettre le h alors j’en ai mis partout, ça le vaut bien !
Ah ah, tu peux en mettre autant que tu veux, le Tongariro le vaut bien 🙂
La Nouvelle Zelande m’en a mis plein les mirettes mais je me suis un peu cailler les miches ! Marjorie , Bastien je vous fais plein de muxus et une petite dizaine en plus pour toi Bastien . Joyeux anniversaire . Tontonton .
Coucou Tonton ! Merciiiii, on a fêté ça à Huaraz au Pérou. Encore un pays qui nous en met plein les yeux ! Gros muxus de nous deux.
Oh la la… Tous ces paysages… C’est magnifique !
La Nouvelle-Zélande regorge de paysages comme ça !
Bon ben à nouveau je suis pas originale mais je vois pas quoi dire d’autre! C’est trooooooop beau! Surtout ce vert là qui ressort au milieu de la neige, waouh! vous avez bien fait de revenir en arrière, 30/35$ NZ c’est un peu abusé!
Salut Cécilia ! Waouh, c’est exactement ce que l’on s’est dit en arrivant en haut. C’était fantastique ce blanc, ce vert, exceptionnel. Oui 30$ NZ c’est un peu cher…
Aller je me lance ! Cela fait quelques temps que je suis votre blog, et étant geek ET avide de voyages et découvertes, vos articles sur la Nouvelle Zélande me font juste rêver !! Tellement hâte de lire l’article spécial Seigneur des Anneaux XD Un grand Merci pour vos articles, et bon voyage en Amérique du Sud 🙂
Bonjour Marion ! La Nouvelle-Zélande est un pays magique et je te souhaite d’y voyager un jour 🙂 C’est à mon avis un pays où il est difficile d’être déçus ! Pour l’article spécial “Seigneur des Anneaux”, il arrive, il est en cours de rédaction 🙂