Pour cette dernière étape de notre périple en Chine, nous nous rapprochons du Tibet dans la ville de Shangri-la, à 3 160 mètres d’altitude. Puis, nous redescendrons à Yuanyang près de la frontière sino-vietnamienne pour -espérer- voir les rizières en terrasses. Sur le chemin, un arrêt pas prévu à Lijiang, qui se révèlera être une très agréable surprise. Après 2 mois passés en Chine, nous en prenons encore plein les yeux. Et cette partie du Yunnan est fantastique.
Allez, on vous raconte notre visite de la ville de Shangri-La, notre passage dans la très jolie Lijiang (et une anecdote croustillante avec un chauffeur de taxi) et notre rendez-vous manqué avec les rizières de Yuanyang.
La ville de Shangri-la : comme un air de Tibet
C’est la première fois depuis le début de notre tour du monde que nous nous retrouvons à si haute altitude. Bon, avec le recul, l’altitude de Shangri-La (3 160 m) n’est rien comparée aux altitudes que nous côtoieront en Bolivie et au Pérou. Mais toujours est-il que ça nous change et que les paysages aussi sont incroyables.
💡 Ce qu’il faut savoir sur Shangri-La, c’est que les deux tiers de la vieille ville ont brûlé dans un immense incendie en janvier 2014. Des dizaines d’ouvriers ont œuvré chaque jour et pendant des mois, à la reconstruction de la ville. Ce drame, a ravagé le village et lorsque nous y étions, cette partie de la ville ressemblait à un immense chantier poussiéreux.
Des moments simples et reposants dans la ville de Shangri-La
Bien que les journées soient ensoleillées à Shangri-La, les nuits sont fraîches ! Les températures descendent jusqu’à -2 °C. Pas de chauffage dans les chambres, d’ailleurs il n’y a de chauffage nulle part. Et en même temps, vu le jour qu’il y a aux fenêtres et aux portes, je vois pas bien l’intérêt de chauffer ! Dans les auberges, il faudra donc se contenter d’une bonne couverture chauffante dans le lit (pratiquement toutes les auberges en sont équipées).
À Shangri-La, nous avons trouvé une auberge très sympa et pas chère, The Moon Bird Hostel, avec wifi et eau chaude (une bénédiction vu la température ambiante). Après notre trek dans les gorges du Saut du Tigre (d’ailleurs, allez lire cet article si vous voulez bien vous marrer – ou bien flipper), nous souhaitions nous poser un peu et prendre du temps pour lire et travailler sur notre blog.
Sur la place principale de la ville se dresse un immense moulin à prière orné d’or et éclairé la nuit. C’est le clou du spectacle de la ville Shangri-La. Nous y sommes montés et il faut être pratiquement une dizaine pour arriver à le faire tourner à la force des bras.
Shangri-La, ce fut aussi l’occasion de passer 2 excellentes soirées à base de gros gueuletons. Nous retrouvons ici notre amie Pei, la malaisienne rencontrée aux Gorges du Saut du Tigre. Nous dégusterons des plats typiques du Yunnan, dont je vous parle plus en détail dans mon article consacré à la nourriture traditionnelle chinoise. En gros, à Shangri-La, vous pourrez découvrir les hot pot à la viande yack, le fromage de yack et les tourtes à la viande yack. Oui, ça fait beaucoup de yack, passez votre tour si vous êtes végétarien ! 🫢
Le monastère Songzanlin à Shangri-La
Ce qui est chouette dans la ville de Shangri-La, c’est cette proximité avec le Tibet. Pour preuve, ici, se trouve le plus grand monastère tibétain en dehors Tibet. Il s’agit du monastère Songzanlin.
Plus de 600 moines tibétains habitent dans ce monastère qui ressemble à un véritable petit village.
À l’intérieur du monastère, on trouve plusieurs temples ornés de peintures murales magnifiques. Les toits sont recouverts de feuilles d’or. Le soleil s’y reflète, ça brille de mille feux !
ℹ️ Prix de l’entrée au monastère Songzanlin : 115 yuans. Pas donné, mais ça vaut vraiment le coup.
Nous nous baladons dans le monastère, puis notre oreille est attirée par un bruit qu’on associe rapidement à la prière des moines. Nous en trouvons vite la provenance. Par la porte entrebâillée, nous apercevons des centaines de moines tibétains assis, vêtus de leur drapé rouge traditionnel. L’un d’eux nous fait signe de rentrer, mais je n’ose pas. Je regarde de loin, puis j’ose quelques pas timides. En toute discrétion, collée au mur dans un tout petit recoin, j’ai assisté à cette scène incroyable dont je me souviendrai longtemps.
Lijiang : c’était pas prévu, mais ça valait le coup
Nous n’avions pas prévu de nous arrêter à Lijiang, à la base. Mais hasard de la logistique des transports, c’est avec beaucoup de plaisir que nous avons visité la très charmante vieille ville de Lijiang.
La vieille ville de Lijiang est classée au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco et on comprend pourquoi. C’est magnifique. Un dédale de ruelles pavées, des canaux, des maisonnettes en bois aux balcons fleuris. Un côté plus charmant et plus préservé qu’à Dali (à mon sens). Du coup, s’il fallait faire un choix entre visiter Kunming et Lijiang, sans hésiter, je visite Lijiang plus longtemps.
Mais si je vous parle de Lijiang, ce n’est pas pour vous raconter ce qu’on peut y voir, car nous ne resterons qu’une seule journée. Mais, je tenais à vous faire part d ‘une anecdote rigolote (enfin, rigolote, avec du recul 😅).
Si nous nous sommes arrêtés à Lijiang, c’était dans le but de nous rendre à la gare ferroviaire pour attraper un train que nous avions repéré afin de descendre jusqu’à Kunming pour chopper un bus qui nous conduirait à Yuanyang. Vous suivez ?
Ne jamais dire “ok” à un chauffeur de taxi
Nous arrivons donc de Shangri-La en bus. Une fois à la gare des bus de Lijiang, nous devions rejoindre la gare ferroviaire, à l’opposé de la ville. Nous décidons de prendre un taxi pour nous y rendre. Mais le temps presse ! Le train va partir sous peu.
Nous n’avions encore jamais pris le taxi en Chine. Donc forcément, nous n’étions pas habitués à certaines pratiques. Mea culpa, novices que nous sommes.
Nous hélons un taxi qui s’arrête en plein milieu de la route et du trafic dense. Nous montons précipitamment en manquant de nous faire écraser par une moto et par un bus. Je n’ai aucune idée du prix de la course pour notre destination. Le chauffeur nous annonce un « 40 yuans » auquel on répond un bref “ok”, sans même trop savoir à quoi on dit ok. À ce moment-là, je suis en train de galérer avec mon gros sac pour tenter de le faire rentrer dans le taxi.
Le chauffeur démarre et le compteur tourne. 20 minutes plus tard, nous arrivons devant la gare ferroviaire de Lijiang. Réjouis, nous remarquons que le compteur indique 23 yuans. Pensant bêtement que les 40 yuans étaient le prix maximum de la course, en voyant le compteur, nous avons pensé : “Super, c’est moins cher qu’annoncé !“
Ah les novices…
Mais le chauffeur réclame son dû avec ardeur. Presque le double de ce que son compteur indique. Bastien, flegme et diplomatie sous le bras, tente de demander au chauffeur pourquoi il ne s’en tient pas à ce qui est écrit sur son compteur. Mais l’autre s’en fout, il scande des « 40 yuans » à tout va, il s’énerve et devient agressif. La moutarde me monte au nez. Je sors 30 yuans, je me surprends à crier plus fort que lui. Je balance ces quelques billets sur le siège passager en descendant de la bagnole.
Ne dites jamais “ok” à un chauffeur de taxi. Dites que vous voulez suivre le compteur. Point barre.
Tendus, nous arrivons au guichet de la gare. Vous voyez venir la chute ? Finalement, le train qu’on voulait est complet.
On aura pris ce taxi pour rien.
Les rizières en terrasses de Yuanyang
Notre trajet de Lijiang à Yuanyang nous aura bien crevés. En effet, on s’est enfilé 8 h de train de nuit, puis on a pris 1 bus local, puis encore 6 heures de bus, puis encore un autre bus local d’1 h.
Long.
La version officielle dit qu’il faut s’acquitter d’un ticket d’entrée de 100 yuans pour pouvoir accéder aux fameux scenics spots, les points de vue centraux et immanquables des rizières de Yuanyang. Oui, en Chine, observer un paysage se paye.
Je dois avouer que c’est quelque chose qui commence à nous gonfler. D’autant qu’on sait aussi que cette taxe n’est pas obligatoire. L’argent part on ne sait où, mais certainement pas dans la poche des paysans qui cultivent les rizières (sinon, on serait évidemment plus enclins à payer).
Payera ? Payera pas ?
Considérant que ce « droit de passage » est clairement du vol, nous souhaitons l’éviter.
Nous voilà donc dans un minivan en direction du village de Duaoyishu à 1 h de Yuanyang, avec 2 autres français et 2 américaines. Ne conduisant que des touristes à bord de son minivan, le chauffeur s’est automatiquement arrêté au fameux “poste de contrôle”.
Tous les 6, sans même se consulter ni élaborer de stratégie révolutionnaire, nous avons fait un seating dans le minivan en expliquant aux gardes que “Non, on ne voulait pas payer et qu’on voulait juste aller au village de Duaoyishu”.
À force de persuasion et de scander des « No ticket, no ticket ! No money, no money ! », le chauffeur a réussi à convaincre les gardes de nous laisser passer. On sera bien restés un quart d’heure dans le minivan.
Bien entendu, le chauffeur du minivan n’a pas perdu le nord. Il n’a pas oublié de nous demander 5 yuans par personne, en plus du prix de la course, pour “l’aide” apportée. J’vous jure…
💡 Notre conseil : Essayez de monter dans un minivan avec seulement des locaux avec vous (eux, ne payent pas le passage, bien sûr) et signalez au chauffeur dès le départ que vous ne voulez pas payer le ticket de 100 yuans (quitte à lui glisser un petit pourboire).
Les rizières de Yuanyang depuis le village de Duoyishu
90 % de notre séjour dans cette région se fera sous le brouillard. Mais le peu qu’on a vu était déjà sublime… J’imagine même pas ce que ce serait par grand beau temps. Ne faites pas comme nous, consultez la météo avant de venir par ici. Sinon, vous profiterez de cette ambiance un peu mystique qui apporte aussi un certain charme (on se rassure comme on peut 😅).
Au village de Duaoyishu (à 1 heure de Yuanyang, en plein cœur des rizières) nous avons testé 2 guesthouses que nous recommandons les yeux fermés :
1️⃣ Green Hostel et Sunny Guesthouse
- La vue qui est vraiment splendide ! Surtout le matin, si le temps est dégagé.
- Chambre double avec salle de bain commune : 180 yuans.
- Chambre double avec salle de bain privative : 190 yuans.
- Petit déjeuner : 35 yuans.
- Il y a aussi des chambres un peu plus chères avec vue rizières. 👌
- La terrasse est bien exposée, très belle vue.
- Chambre double avec salle de bain privative : 120 yuans.
- Grande chambre double avec salle de bain privative et vue rizières : 220 yuans.
- Petit déjeuner : 25 yuans.
Tous les tarifs ont été mis à jour en 2022.
La plupart des gérants des guesthouses sont très sympa et vous donneront plein d’infos sur la région. Tous ne parlent pas super bien anglais, par contre.
Nous ferons un chouette tour à pied dans le village. 4 heures de balade à travers les rizières et les villages. À notre auberge, on nous a expliqué que les villageois vivent en harmonie avec les animaux et la nature et que les maisons sont ainsi faites : Le rez-de-chaussée est pour les animaux (poules, cochons, canards, etc.), le premier étage pour la vie de la famille et le dernier sert à faire sécher les céréales. Effectivement, nous l’avons bien observé pendant notre balade. Nous avons croisé dans le village et tout un tas d’animaux totalement en liberté.
Ici, les enfants du village ne sont pas scolarisés. Dès le plus jeune âge, ils rejoignent leurs aînés dans les champs et les rizières.
💡 Pensez à consulter notre article complet bilan et budget de nos 2 mois en Chine. On y détaille notre itinéraire, nos hébergements, les transports, les prix, les visites, etc.
Hekou – Lao Cai : passage de frontière Chine – Vietnam
Après notre séjour dans les rizières, nous nous sommes rendus à Hekou. Il s’agit de la dernière ville chinoise avant la frontière vietnamienne. Si, vous aussi, vous souhaitez traverser la frontière sino-vietnamienne à ce niveau-là, c’est assez simple.
Depuis Duaoyishu, il faut prendre un minivan pour Yuanyang (15 yuans la course par personne). Puis, le bus pour Hekou part aux alentours de 10 h de Yuanyang. Ce ticket coûte 58 yuans par personne.
Une fois à l’arrêt de Hekou, prenez un bus de ville, il vous dépose à 300 m de la frontière. Il suffit de marcher ces quelques centaines de mètres pour atteindre le poste d’immigration.
Pour info, il y a un distributeur vous permettant de retirer des dongs juste après avoir passé le pont et les derniers contrôles de passeports. Si vous avez quelques dollars en poche, c’est aussi bien. Mais surtout, évitez d’échanger vos derniers yuans contre des dongs aux rabatteurs de la rue juste avant la frontière, ils vous arnaqueront sur le taux de change.
Transports en Chine
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Nous voilà donc arrivés au Vietnam ! Un tout nouveau pays à découvrir et de nouvelles aventures à vivre ! On vous retrouve dans la région de Sapa où un trek -sous la brume- dans les rizières, nous attend !
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C’est vrai que Shangri-la n’a pas l’air si terrible finalement, mais le monastère ça doit vraiment être quelque chose, il à l’air “majestueux!” Les rizières en terrasses du Yuanyang sont MAGNIFIQUES! Je ne me lasse pas d’en lire le récit et d’en voir les photos!
Malheureusement, ce que l’on voit de rizières sur nos photos n’est qu’une petite partie, elles s’étendent sur toute la vallée en contrebas. Elles étaient en eau, donc les reflets du soleil sont très beaux, il faut y venir à partir du mois d’octobre pour espérer les voir en eau. Sinon, c’est beau quand même mais moins spectaculaire sans les reflets. C’est chouette d’arriver à Sapa, c’est un bon point d’entrée pour rayonner par la suite autour de Hanoï. Et bien si on voit les rizières c’est encore mieux 😉 Le trek était bien cool en tout cas !
Et j’allais oublier… Je n’avais pas penser à entre au Vietnam par le nord, et rejoindre Sa Pa, et je trouve que c’est une super bonne idée, alors merciii !:)
On a le même avis que vous pour la ville de Shangri-la, par contre les alentours valent vraiment la peine ! On a bien aimé le monastère mais aussi une petite virée dans le parc national à moins d’une heure de la ville. C’est un peu cher, mais les grands espaces sont au rendez-vous. Shangri-La c’est aussi pour nous l’une des meilleurs endroits où l’on ait mangé, j’ai hâte de découvrir ton article sur la nourriture chinoise ! Pour Yuanyang, nous n’avons pas payé non plus l’entrée, mais la fille du guichet n’était pas très pressé de nous le faire acheter sous prétexte de mauvais temps, on est donc parti sans 🙂 Par contre y étant fin septembre les rizières n’étaient pas en eau et quand je vois vos photos je regrette de ne pas avoir eu un tel spectacle ! On y reviendra !
Salut Aurélie ! Je dois avouer qu’on a super bien mangé à Shangri-la 🙂 C’est cool que vous n’ayez pas payé l’entrée non plus pour les terrasses, ça aurait été dommage ! On a réussi à faire quelques photos sympas mais on n’a pas eu un temps complètement dégagé malgré tout, il y avait toujours l’énorme voile de nuages vers le bas de la vallée. Votre périple au Viet Nam à l’air de bien se passer, on suit vos traces avec Anaïs et Maxime du blog visas-vies 🙂
Nous pensons pareil que vous sur Shangri-la … Nous avons était là-bas juste pour accéder aux terrasses de calcaires blanches. En tout et pout tout nous avons passé 1 journée là bas. La vile n’a aucun intérêt, quand au monastère effectivement il a l’air magnifique à la vue de vos photos mais nous n’avions pas envies de dépenser autant d’argent pour un monastère. On a donc loué des vélos et avons passé la journée dans les plaines au milieu des yaks. Pour Lijiang, nous avons vraiment aimé cette petite ville, qui est serte très touristique mais pleine de charme. Dali et Kunming sont passés à la trappe !! Et tout comme vous nous sommes repasser par là pour une nuit et une journée car le bus de nuit pour Kumning était pleins 🙂 On était content finalemnt qu’il soit plein 😀 Quand à la sunnnny guest housse au yuanyang nous venons de la déserter car mis à part le point de vue c’est pas tip top. Effectivement zéro english comme vous le dite et surtout pas d’eau chaude en dortoir… On vient de trouver une autre AJ et là …. C’est le KIFF 😀 Au final nous en sommes à 5 nuits dans le yuanyang, nous n’arrivons pas à décoller de là ! Continuez à profiter un max !!!! Et on attend vos articles sur le Vietnam 😉
Salut tous les 2 ! Le monastère était chouette mais c’est vrai qu’il est hors de prix, je regrette un peu de ne pas avoir loué des vélos pour faire un peu le tour comme vous. J’ai vu vos photos des rizières, c’est génial que vous ayez eu une vue si dégagée, le temps est tellement changeant, c’est un peu quitte ou double ! Vous avez bien fait de quitter la Sunny, seul le point de vue vaut le coup (en plus il y a des travaux en ce moment). Bonne continuation en Birmanie (si je ne me trompe pas), on attends vos articles pour nous donner envie d’y aller un jour 😉
Encore un bien bel article et de bien belles photos…histoire de voyager un p’tit bout, avec vous… Bisousssss
Merci Maman, on prépare les derniers articles sur la Chine et ensuite nouveau pays 🙂 Plein de bisous du Vietnam !!
Hey, Ben franchement bravo. Ca fait plaisir de lire votre récit en chine. On s’y croirait. Merci. Le coup des chauffeurs de taxis, c’est un peu partout pareil je crois.
Salut Kevin ! Oui, on n’était pas encore bien habitués aux taxis, en Chine on n’en a pris que très rarement et ils étaient plutôt honnêtes. Mais on est échaudés maintenant, on ne se fera plus avoir 🙂