Quel traitement préventif prendre contre le paludisme ? C’est peut être l’une des questions les plus compliquées que l’on ait eu à se poser depuis que nous avons commencé l’organisation de notre tour du monde. N’ayant pas trouvé énormément de blogs de voyage donnant des conseils sur les traitements anti paludisme, nous espérons que ce billet pourra éclairer d’autres personnes en plein préparatifs ! Alors faut-il envisager un traitement ? Lequel choisir ? Et combien ça coûte ? Nous tentons ici de répondre à ces quelques questions !
Je le précise en fin d’article, mais je préfère également vous le dire tout de suite. Nous ne sommes ni médecins, ni professionnels de santé et les infos que nous transmettons ici résultent de notre expérience et des recherches que nous avons menées. Cet article possède un but informatif, mais faites toujours vos propres recherches. Et surtout, demandez l’avis de votre médecin ou du professionnel de santé qui vous suit, car chaque cas est différent.
Le Paludisme, c’est quoi ?
Le Paludisme (aussi appelé Malaria) est une maladie infectieuse tropicale transmise par les piqûres de certaines espèces de moustiques femelles. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette maladie a touché environ 241 millions de personnes dans le monde en 2020, et causé 627 000 décès.
Les parasites développent depuis plusieurs années des résistances aux molécules antipaludiques et les moustiques craignent de moins en moins les insecticides.
La transmission d’un homme à un homme se fait par l’intermédiaire d’un moustique uniquement (sauf cas d’une femme enceinte qui peut le transmettre à son fœtus par le placenta).
Source : Institut Pasteur
Quels sont les symptômes du paludisme ?
Les manifestations cliniques de la maladie sont très diverses. Cette maladie présente des symptômes équivalents à ceux de la grippe. En effet, le palu démarre par une forte fièvre pouvant s’accompagner (ou non) de maux de tête, de douleurs musculaires, de vomissements, de de diarrhées, de toux. Par ailleurs, dans les cas les plus graves, le paludisme peut s’avérer mortel.
Dans les régions où le paludisme est hautement endémique, une partie de la population est porteuse asymptomatique. En effet, suite à de nombreuses années d’infection chronique par le parasite, certains individus tolèrent sa présence et développent une immunité naturelle.
Carte des zones impaludées dans le monde
Les 3 possibilités que nous venons d’évoquer en termes de traitement préventif paludisme s’adressent à des voyageurs se dirigeant vers des pays impaludés en zone 3.
ℹ️ De nombreuses informations sur la malaria sont disponibles sur le site de l’OMS.
Vous pouvez également consulter la liste des pays et territoires qui ont déclaré une élimination totale des cas de paludisme en 2021.
Traitements préventifs contre le Paludisme
Plusieurs molécules antipaludiques peuvent être utilisées en prévention lors de voyage en zone endémique. Gardez en tête qu’aucun traitement préventif paludisme ne garantit à lui seul une protection totale. Même si vous prenez un traitement adapté, il est tout de même possible d’attraper le palu et de le déclencher tardivement.
D’ailleurs, tout traitement anti paludisme doit être prescrit par un médecin. C’est la seule personne capable de vous dire quel traitement anti paludisme vous est adapté. En effet, plusieurs facteurs sont à prendre en compte dans la décision ou non de prendre un traitement et le choix du traitement. Parmi ces facteurs, il faut tenir compte :
- Des risques de la zone visitée,
- de la durée du voyage,
- de l’âge de la personne,
- des antécédents pathologiques,
- d’une possible interaction médicamenteuse,
- d’une éventuelle grossesse,
- d’une intolérance à une molécule contenue dans les antipaludéens,
- etc.
Au passage, je vous indique aussi combien coûte le traitement paludisme (prix moyens constatés).
1. La Nivaquine (Chloroquine)
La Nivaquine est un antipaludique. Il inhibe la reproduction du parasite responsable du paludisme. Ce médicament est utilisé dans le traitement curatif et préventif du paludisme.
Substance active : la Chloroquine
Remboursé à 65 %
Administration | Effets indésirables | Prix Nivaquine |
---|---|---|
– Avaler le comprimer à la même heure, après le petit déjeuner ou le déjeuner pour éviter les nausées ou les troubles du sommeil. – 1 comprimé par jour à partir du jour de départ jusqu’à 4 semaines après le retour. | – intolérance intestinale, nausées, vomissements, diarrhées. – maux de tête, insomnie, démangeaisons. – troubles de la vision, dépression, réaction allergique. | – Le moins cher – Environ 2 € (boîte de 20) et 4,50 € (boîte de 100) |
2. Le Doxypalu (Doxycycline)
Le Doxypalu est antibiotique permettant d’inhiber la reproduction du parasite responsable du paludisme. On l’utilise dans le cadre d’un traitement préventif du paludisme lorsque la méfloquine (Lariam) ne peut être employée.
Substance active : la Doxycycline
Non remboursé
Administration | Effets indésirables | Prix Doxypalu |
---|---|---|
– 1 comprimé tous les jours la veille du départ et jusqu’à 4 semaines après e retour. – Prendre au milieu du repas et au moins 1 h avant le coucher. – Avaler avec un grand verre d’eau. | – Risque de lésion avec la muqueuse de l’œsophage. – Photosensibilisant : réactions cutanées à l’exposition aux UV. – Nausées, diarrhées, douleurs abdominales. – Mycoses (antibiotique). | – Environ 18 € la boîte de 28 comprimés |
3. Le Lariam (Méfloquine)
Le Lariam est un antipaludique, il inhibe la reproduction du parasite responsable du paludisme. ll est utilisé dans le traitement curatif et préventif du paludisme résistant aux autres antipaludiques comme la chloroquine.
Substance active : la Méfloquine
Non remboursé
Administration | Effets indésirables | Prix Lariam |
---|---|---|
– 1 fois par semaine à jour fixe. – 1ère prise 10 jours avant le départ en zone impaludée, 2e prise 3 jours avant et dernière prise 4 semaines après le retour. | – nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées, vertiges. – maux de tête, anxiété, paranoïa, dépression, insomnie, cauchemars, crises d’angoisse. – troubles psychiques, confusion. | Entre 30 et 40 € la boite de 8 comprimés (pour 2 mois) |
4. La Malarone
La Malarone est un antipaludique, il inhibe la reproduction du parasite responsable du paludisme. ll est utilisé dans le traitement curatif et préventif du paludisme.
Substance active : Atovaquone
Non remboursé
Administration | Effets indésirables | Prix Malarone |
---|---|---|
– Prendre le comprimé au milieu d’un repas, à la même heure chaque jour. – Début du traitement le jour du départ et jusqu’à 7 jours après le retour. – Durée du traitement limitée à 3 mois. | – nausées, vomissements, diarrhées, maux de tête. – perte d’appétit, étourdissements, toux, fièvre, réaction allergique, troubles du sommeil. | – Le plus cher. – Environ 40 € (parfois plus) la boite de 12 comprimés. – Générique 2 à 3 fois moins cher (boîte de 12 entre 15 et 20 €, mais toutes les pharmacies ne le proposent pas). |
C’est vers la Malarone que notre choix se tourne pour diverses raisons qui nous appartiennent et selon les conseils de notre médecin au vu de nos prédispositions à certains effets secondaires potentiels.
Mais ce médicament coûte extrêmement cher. Il faut donc le prévoir dans le budget d’un tour du monde, par exemple. Essayez de trouver une pharmacie qui peut vous délivrer le générique et vous économiserez quelques précieux euros. Nous avons interrogé 5 pharmacies proches de chez nous : toutes pouvaient commander le générique à 30 € la boite de 12 (contre 40 € pour le non générique).
💡 Petite astuce : nous avons trouvé notre Malarone dans une pharmacie du groupe Lafayette. Leur concept low cost permet de payer vraiment moins cher bon nombre de médicaments. Par contre, il n’y en a pas partout en France.
Un des meilleurs traitements préventif paludisme : la lutte anti-vectorielle
La lutte anti-vectorielle consiste à élaborer des stratégies luttant contre les vecteurs de la maladie. Dans ce cas précis, il s’agit donc de lutter contre les piqûres de moustiques.
De toute façon, la meilleure façon de ne pas attraper le paludisme est d’éviter un maximum de se faire piquer par les moustiques. Il semblerait que les femelles moustiques porteuses de paludisme ne sévissent qu’à partir du coucher du soleil. Il est donc recommandé d’être doublement vigilant en soirée.
Voici quelques conseils de vigilance que nous avons trouvé sur le site de l’Institut Pasteur et de l’OMS :
- Portez des vêtements longs couvrant bras et jambes.
- Utilisez une bombe anti-moustique 5/5 tropical (pas top pour la peau, ni pour l’environnement, mais bien efficace) et imprégnez vos vêtements.
- Ne réservez des hébergements qu’avec des moustiquaires aux fenêtres.
- Faites la chasse aux moustiques dans votre chambre le soir.
Edit traitement anti paludisme : Retour d’1 an de tour du monde
C’est bien de préparer plein de choses en amont, mais c’est encore mieux d’avoir le réel retour d’expérience. Alors voilà, sur 1 an de voyage (avec, bien sûr, de grandes périodes dans des pays sans palu), nous avons utilisé notre Malarone pendant seulement 3 semaines (et nous l’avons parfaitement bien supportée). C’était au Cambodge. C’est tout.
En effet, nous n’avons utilisé aucun autre traitement préventif paludisme dans d’autres pays. Et encore, avec le recul, nous aurions aussi pu décider de ne prendre aucun traitement anti paludisme, étant au Cambodge pendant la saison sèche. Mais bon, nous avons préféré prendre cette décision, et elle nous appartient.
Ce qu’on peut retenir, c’est que nous avons globalement préféré une haute vigilance et une bonne protection corporelle plutôt que la prise de médicaments.
Par contre, nous avions toujours ça en tête pour ne pas oublier de systématiquement protéger notre peau le soir avec des vêtements longs dans les zones à risque (et même s’il fait 30°C). Les bombes anti-moustiques nous ont bien servies également et une grande vigilance était apportée à la vérification des moustiquaires (soit aux fenêtres, soit au-dessus du lit). Vous pouvez même faire l’achat de votre propre moustiquaire, si cela vous rassure. D’ailleurs, elle vous protège aussi de tous les autres insectes, donc c’est un bon investissement selon moi.
⚠️ Il est important de rappeler que nous ne sommes ni médecins, ni professionnels de santé. Les infos transmises ici sont le fruit de nos recherches et de notre expérience et ne constituent en aucun cas un conseil santé qui pourrait vous convenir.
Bien évidemment, demandez l’avis de votre médecin, de votre pharmacien ou du professionnel de santé qui vous suit.
Pensez-y : les climats en voyage ont une importance aussi. Selon les saisons sèches et humides, la présence de moustiques varie beaucoup. Il est donc plus judicieux de prévoir son voyage dans la saison la plus adéquate !
Retrouvez d’autres conseils de voyage sur la page dédiée ! 😉
Sur les effets indésirables de la Malarone, tu as oublié, les hallucinations, les convulsions, La fièvre, la perte d’appétit et de conscience et la gène respiratoire. Ceci est la réaction que j’ai eu en en prenant. Et c’est en effet indiqué sur la notice..:$ A éviter à tout prix où à essayer en amont si vous ne voulez pas ruiner vos vacances. Effets indésirables d’une personne sur mille qu’ils disent..
Salut Momo, aïe pas cool… tu es peut-être en effet la personne sur 1000 qui a eu la malchance de subir ces effets-là… A tester en amont en effet… Pour notre part, nous en avons pris pendant 3 semaines au Cambodge et nous n’avons subi aucun effet secondaire. Mais il est évident que ce ne sont pas des médicaments anodins.
Bonjour nous partons à zanzibar normalement moi et mon mari avec enfant 4 ans et bébé 11 mois début avril est ce raisonnable gerable ?? Pareil certains nous disent pas malarone car nous serons e’ hôtel bord mer pas de safari et d’autres nous disent oui faut mieux prendre malarone mais peur des effets secondaires sur bébé. Merci de vos conseils et expériences
Bonjour ! Honnêtement nous ne connaissons pas la destination, donc difficile de vous dire si oui ou non il est raisonnable d’y aller avec un bébé 🙂 Pour ce qui est de la malarone, malheureusement nous ne pourrons pas non plus nous prononcer. Ce genre de questions doivent être traitées avec des docteurs.
Coucou !! 🙂 Petite question car nous partons bientôt… dans 2 semaines en fait……:) Comment avez vous trouvez le traitement? Je m’étais renseigné auprès de quelques tourmondistes qui me disaient que le traitement antipalu est un ravage pour le corps!! et qu’il y a des méthodes bien plus naturelles pour anticiper. Et puis la médecin que j’ai consulté ma formellement interdit de prendre le traitement en mode “préventif” vu le temps que nous allons passer dans la zone! Au contraire, elle m’a donné quand même l’ordonnance pour le traitement “curatif”, donc au cas où…. Cela me parait même logique car, les autochtones ne se gave pas de la malarone tous les jours non plus… 🙂
Bonjour Justyna, Et bien, en fait, nous étions partis avec une cargaison de Malarone… Il se trouve que sur 1 an, nous n’en avons utilisé que pour 1 mois au Cambodge, et encore, nous aurions pu nous en passer ! C’est à dire qu’en période sèche, il y a peu de moustiques… Si on se protège bien avec de bons anti-moustiques, peut être n’est ce pas nécessaire de s’infliger un traitement qui n’est pas anodin pour le corps. Personnellement, nous avons très bien supporté la Malarone, aucun soucis, mais il est vrai que ça reste un traitement costaud. Pour le coup, notre médecin nous avait dit de le prendre absolument, de ne même pas envisager de partir sans traitement, etc… Et comme tu dis, les locaux n’en prennent évidement pas… C’est à chacun de voir… 🙂
Bonjour, effectivement les “locaux” ne se gavent pas de malarone. Mais beaucoup tombent très gravement malades en zones impaludées, ça les met complètement à plat pendant des mois, avec des séquelles qui peuvent perdurer des années. Il existe aussi une (très partielle) immunisation au fil de leur vie, qui fait qu’ils ont des crises peut-être un moins fortes que des non-locaux. Mais il ne faut jamais tenter le diable. Pendant 10 années de suite, je suis allée à Madagascar pendant plusieurs semaines. Avec la force de la routine, je prenais mes médicaments au petit bonheur, qui plus est seulement de la nivaquine, ce que prennent les locaux. Je repoussais la malarone et autres traitements car plus jeune j’avais fait une hépatite à un médicament retiré du marché, la flavoquine. Qui plus est, j’étais toujours la dernière piquée dans la famille. L’année où j’ai eu le palu (falciparum, celui qu’il ne faut pas avoir…), j’avais totalisé 6 piqures de moustiques seulement. J’ai été hospitalisé après mon retour, pendant une semaine, j’ai failli crever, je n’avais plus de plaquettes en plus de l’anémie, et j’ai pris un savon monumental par les médecins de l’hôpital, qui n’avaient qu’une peur, celle que je décède dans leurs murs. Depuis, je n’oublie jamais un comprimé de malarone, même si ça me met les intestins en vrac. C’est pas cher payé.
Bonjour Clotilde, Merci de nous faire part de ton témoignage. Effectivement, pas cool ce qui t’est arrivé… C’est exactement le discours que nous tenait notre médecin avant de partir car un de ses patient était décédé d’un neuro-palu quelques mois auparavant. Paradoxalement, nous avons croisé tellement de voyageurs qui ne prenait aucun traitement…et les personnes qui attrapent un palu restent assez rares malgré tout. Au vu de ton expérience, je comprend que tu prennes systématiquement de la Malarone, c’est normal, tu n’as pas envie de revivre l’enfer de la maladie que tu as attrapé (et visiblement tu n’as pas été épargnée…) et ça se comprend. Nous n’en avons pratiquement pas pris (sauf au Cambodge) et tout s’est très bien passé. A chacun de prendre sa décision et d’estimer le “risque”.
Clotilde, en effet… pas cool ton expérience. Nous venons de quitter l’Asie de sudeste, et au bout de 3 mois et des tonnes de piqûres que j’ai ramassé toujours pas de paludisme. Ouf… Ceci dit, nous n’avons pas touché à notre réserve de Malarone. Je pense qu’il n’y a pas une bonne solution. A chacun de mesurer les pour et les contre en fonction de sa propre santé.
Oui c’est un super plan !
à la pharmacie zemiro dans le centre commercial bel est à bagnolet, le générique de la malarone pour adulte est vendu à 6,69 euros.
Bonjour Guy, à 6,69 € c’est donné ! C’est la boite de 12 comprimés qui est à ce prix-là ? Très très rentable si c’est le cas !!
il s’agit bien du générique de la Malarone adulte en boite de 12 comprimés qui est à ce prix là à la pharmacie ZEMIRO dans le centre commercial bel est de bagnolet. Dans cette pharmacie, beaucoup de prix sont très intéressants.
Super, merci pour l’info ! Ça pourra sûrement être utile à des voyageurs qui habitent dans ce coin-là ! Les prix sont vraiment très intéressants en tout cas. Ça doit être assez rare de trouver la Malarone à ce prix…
j’ai payé 6,69 euros le générique de la malarone adulte à la pharmacie zemiro à bagnolet qui est beaucoup moins cher qu’ailleurs la meilleure adresse des voyageurs sans hésitation!!
Bonjour, ben la prochaine fois donc j’irais à Bagnolet ! De retour d’Afrique, j’avais un peu surdimensionné ma provision d’ Atovaquone/Proganil. Il m’en reste une boite neuve si cela interesse un voyageur… Cordialement