Hey ! Long time no see ! La vie canadienne ne nous laisse pas une minute de répit, je dois dire que je n’ai plus tellement le temps de vous raconter notre vie. Mais voilà 1 an que nous avons quitté notre vie en France pour vivre l’expérience de l’expatriation, alors je crois qu’un petit bilan s’impose.
Le Canada nous a accueilli à bras ouverts et notre bilan d’expatriation au bout d’un an est plus que positif. Je vous explique notre ressenti et quelques détails de notre nouvelle vie à Toronto, et qui sait… peut-être que ça vous donnera la dernière impulsion qui vous manquait pour vous lancer ! 😉 🍁
L’hiver, le froid, le « True North » !
Je commence par vous parler de l’hiver, car je sais que cela vous intrigue tous beaucoup. 😉
Nous entamons donc notre deuxième hiver au Canada. C’est le premier que nous allons vraiment apprécier, au sens où on va pouvoir profiter de l’hiver cette année, vu que nous n’avons pas à gérer une expatriation. 😅
Pour rappel, nous sommes arrivés au Canada le 21 novembre 2023. Nous nous sommes installés dans notre logement définitif le 20 janvier 2024, ce qui était plutôt rapide. Mais il a fallu ensuite qu’on meuble entièrement notre logement, qu’on rapatrie nos cartons, stockés jusqu’à lors dans un box. Donc, pas tellement le temps d’aller explorer les merveilles hivernales canadiennes et, pas les finances à consacrer à cela, la priorité étant de se rééquiper presque complètement.
Alors, cette année, nous avons tout le loisir d’imaginer des petites escapades. D’ailleurs, il est déjà prévu qu’au mois de février nous allions séjourner à 3 heures au nord de Toronto, aux portes du parc Algonquin dans un chalet au bord d’un lac gelé. On y emmènera nos amis qui viennent de France nous visiter (ceux-là mêmes qui étaient présents lors de la fameuse « plus grosse conner*** de ma vie » avant de partir). ❄️
Ça va être incroyable. Au programme : balade en chiens de traîneau, randonnées en raquette, circuit de motoneige, patins à glace sur le lac gelé… On va faire la totale. J’ai hâte. ☃️
Je crois aussi que nous avons eu un hiver plutôt « doux » l’année dernière, d’après ce que nous ont dit les Torontois. Effectivement, j’ai l’impression cette année que l’hiver arrive plus froid et plus tôt. Nous sommes début décembre, les premières neiges sont tombées hier et le thermomètre affiche des températures à -7 °C.
Ceci dit, ne comparons pas Toronto avec le Québec, par exemple. Nous n’aurons jamais les mêmes quantités de neige à Toronto ni les mêmes températures qu’au Québec.
Quoi qu’il en soit, le froid, ici, je l’aime bien. Cela n’a vraiment rien à voir avec le froid humide et pénétrant qu’on peut avoir en Europe en hiver. Ici, le froid est sec et il fait souvent très beau. S’il ne fait pas beau, il neige un peu, ou il fait gris, mais la contrepartie agréable du temps gris, c’est qu’en général, il fait bien moins froid.
Les seuls vrais moments terribles de l’hiver, c’est quand il y a du vent. Alors là, accrochez-vous, ça caille sévère. Les températures ressenties prennent 10 degrés dans la tronche à cause du vent et, si vous n’êtes pas bien équipés contre le froid, alors vous passerez un très mauvais moment.
Le reste des saisons à Toronto
Après notre installation, le printemps a tardé à pointer le bout de son nez. J’ai trouvé ça long, la fin de l’hiver. Jusqu’à fin avril, vous êtes encore en train de patauger dans la bouillasse de la fonte des neiges. D’ailleurs, au passage, avril, c’est, selon moi, vraiment le pire mois de l’année pour venir visiter le Canada. Ce n’est pas encore le printemps, ce n’est plus l’hiver. Il fait encore un peu froid, c’est plutôt grisouillou. Aucun intérêt (si ce n’est, je suppose, le prix des billets d’avion).
Et tout d’un coup, le mois de mai arrive. Et avec lui, les feuilles aux arbres, les fleurs, la douceur, de nouvelles odeurs.
Le vert, qu’on avait presque oublié, redevient une couleur qui égaye le quotidien. Les parcs pour enfants se remplissent, des pique-niques s’improvisent.
La ville se réveille. La vie reprend son cours.
On se réveille doucement de cette paralysie hivernale qui nous tentait de rester au chaud sous un plaid.
Des festivals commencent à s’organiser çà et là. On prévoit des week-ends sur Toronto Islands, on va se balader au bord « de la plage » dans le quartier de Beaches. On va faire du vélo.
Et sans crier gare, l’été arrive. Et là, il fait une chaleur torride, très humide. Certains disent qu’il est plus compliqué de s’accoutumer à l’été au Canada, qu’à l’hiver.
Pour ma part, j’adore la chaleur et l’humidité ne me dérange pas (j’ai d’ailleurs toujours dit que j’étais née sous les mauvaises latitudes). Et je dois avouer que l’été m’a paru très assommant.
Bien heureusement, il y a tant à faire l’été à Toronto et en Ontario pour se rafraîchir. Le lac Ontario est si vaste, il y a des plages à moins de 30 minutes de transport de chez nous. Certains parcs pour enfants (il y en a énormément dans la ville) proposent des jeux d’eau, des pataugeoires…
Et le must have, ce sont les îles. Depuis chez nous, on marche 20 minutes pour rejoindre le port d’embarquement. On prend un ferry pour 10 minutes et nous voilà sur les îles pour passer une incroyable journée en famille et/ou entre amis. On embarque les affaires de plage, le pique-nique (les bières 😆), la musique, les jeux pour les gosses. Et tout le monde vit sa meilleure vie.
Enfin, à Toronto, il pleut très peu. En arrivant de France (du sud-ouest, où il pleut abondamment), je suis encore scotchée par le nombre de jours d’ensoleillement et le peu de moments de pluie ici. Que ce soit été comme hiver, s’il pleut pendant 2 heures dans une journée, c’est le max.
C’est pour dire, j’ai une to-do list qui traîne depuis un an sur laquelle il est écrit « acheter parapluie »… Allez, j’en aurais vraiment eu besoin 3 fois en 1 an. Et je me déplace majoritairement à pied (et un peu en transport si j’ai plus de 45 minutes de marche ou que je suis chargée).
La nourriture en Amérique du Nord
Ah ça ! C’est une grande question pour les Français. A big deal comme on dirait par ici.
Je vous en avais déjà parlé lors de notre bilan de 2 mois d’expatriation. Je serai donc brève et je ne le dirais qu’une fois : « Oui. On mange bien. » 🍴
Blague à part, tous ceux qui sont allés en vacances aux USA ou au Canada ont une vision très erronée de la nourriture en Amérique du Nord. Et beaucoup nous demandent si on arrive à s’alimenter correctement. 😂
Ça me fait rire, car figurez-vous, que je cuisine plus et mieux qu’en France, qu’on mange beaucoup plus de variétés de légumes et de fruits et qu’il y a énormément plus de choix de produits pour les « cuisines du monde ».
Bien sûr que lorsque tu es touriste, tu vas consommer, la plupart du temps, du fast food et du resto pour touristes. Parce que, oui, c’est très présent, c’est très facile et c’est pas cher. Donc la vision de la plupart des gens est totalement biaisée, aussi par les médias qui nous ont bassinés pendant des années avec la malbouffe américaine.
Mais la mode américaine est maintenant au healthy, les gars !
Lorsque tu vis dans le pays, tu dois faire tes courses toutes les semaines, cuisiner, préparer des lunch box « santé ». À force, tu connais les marques, les bons restos, les bons quartiers, les différents marchés, etc.
Tu prends le temps de comprendre comment fonctionnent les marques de nourriture, comment se nomment en anglais les produits que tu cherches, où les trouver. Ça demande un peu d’adaptation, de temps et de curiosité.
Bien sûr, je vous dis pas le nombre de plats UberEat qu’on a commandés avant de bien mettre notre routine alimentaire en place.
Mais aujourd’hui, nous mangeons à la maison, pour ainsi dire, comme ce qu’on faisait en France. On mange équilibré, de tout, on découvre des restaurants trop chouettes et c’est très rare qu’on mange de la malbouffe (bien sûr, ça arrive, parce qu’on aime se faire une pizza en famille devant un match de hockey).
Ah c’est sûr que si vous ne mangiez que des plats typiques français (rappelez-vous le coup de la tartiflette), le mieux étant de rester dans votre région 😅. Mais si vous vous ouvrez à essayer de nouvelles choses, à vous adapter à toutes les influences multiculturelles qu’on trouve ici, c’est un vrai bonheur (à mon avis) !
Notre fils et son adaptation à l’anglais
Ça, c’est un gros sujet aussi. Nous avons choisi de mettre Eliott en école francophone pour que sa transition en Amérique du Nord se fasse en douceur.
Quand il s’agit des enfants, honnêtement, chacun fait comme il veut/peut. Il n’y a pas de vérité absolue sur la façon de faire pour que son enfant se sente le mieux possible. Je pense qu’il y a autant de décisions différentes à prendre qu’il y a d’enfants qui vivent des expatriations.
Si nous n’avions pas eu le choix, il aurait suivi un cursus anglophone et puis c’est tout. Mais nous avions le choix. Car ici, à Toronto, province anglophone, il existe un réseau d’écoles publiques francophones absolument génial. Nous ne nous sommes même pas posé la question. 🏫
Parce que, mine de rien, c’était aussi plus facile pour nous de gérer l’aspect école en français. Un obstacle de moins à devoir franchir.
Grosse frustration
Le fait est qu’au bout d’un an au Canada, Eliott baragouine seulement quelques mots basiques d’anglais. Il n’est pas en immersion et son contexte familial est en français.
Donc difficile, pour lui, l’anglais. Surtout, il fait face à de grosses frustrations. D’autant qu’à l’école, les enfants n’ont pas le droit, en classe, de parler anglais. En un sens, je peux comprendre, il s’agit d’une école francophone, et si tu « n’imposes » pas aux enfants bilingues de parler en français, ils choisiront naturellement de communiquer en anglais parce que c’est bien plus simple pour eux.
C’est d’ailleurs ce qu’il se passe dans la cour de récré. Les enfants jouent en anglais. Et ça a longtemps beaucoup frustré Eliott.
Rares sont les enfants dans le cas d’Eliott, où les 2 parents sont francophones. La plupart des enfants ont un seul de leurs deux parents qui est francophone. Ce qui fait qu’à la maison, on parle les deux langues. Voire trois langues pour certains, car il y a aussi de nombreux Mexicains expatriés, les petits sont donc trilingues.
Il nous a fait mal au cœur lorsqu’il nous a dit que, plus tard, comme métier, il voulait « nettoyer les rues de Toronto, car il n’y a pas besoin de beaucoup parler ».
C’est triste et drôle à la fois.
D’abord, il imagine que le présent est éternel et qu’il restera vivre ici toute sa vie, alors qu’on ne sait même pas où on sera dans 5 ans. Ensuite, il se dit aussi que jamais il ne parlera suffisamment anglais pour pouvoir communiquer avec des gens. Tant de naïveté et de résilience à la fois.
Le coaching motivation
Plein de gens nous avaient dit « ne vous inquiétez pas, l’anglais, ça s’attrappe, il va se mettre à parler dans la cour de récré, au bout d’un an, il sera bilingue ».
Bulshit. ❌
Au contraire, il manque de confiance et il fait un réel blocage. Lui qui est si sociable, qui parle avec tout le monde, ici, il se retrouve prisonnier de sa communication.
Alors, même si je ne crois pas que les solutions doivent toutes venir de nous, on a essayé de lui donner confiance et de l’amener à être ouvert, à essayer, à ne pas se décourager. Oui, c’est dur d’apprendre une langue. C’est une montagne à gravir.
Mais, comme tout apprentissage, la patience, la persévérance, la confiance et une attitude positive face à l’échec sont indispensables.
Et je crois que ça commence à prendre. On remarque un déblocage flagrant depuis qu’on a mis en place notre discours « coaching motivation ». 😅
Il nous parle tout le temps en anglais pour les mots basiques du quotidien avec un super accent en plus « thank you, mommy », « I love you, daddy », « help me, mom », « I’m good », etc., et il comprend presque tout ce que je lui dis (même avec mon accent moisi). 😜
Il nous a même demandé de ne plus parler qu’en anglais à la maison pour, je cite, « que je puisse apprendre ».
Actions mises en place
Concrètement, qu’avons-nous fait ? En plus, de notre discours pour le mettre en confiance, on essaye, comme on peut, de le confronter à l’anglais plus souvent.
D’abord, on s’est mis à Duolingo. Une leçon chaque jour. Il sait maintenant dire que « Toronto is a big city » et « I want a coffee and a bagel ». Avec ça, on est sauvés. 😂
Les dessins animés, c’est depuis plusieurs mois uniquement en anglais. Il en regarde très peu, mais si c’est pour regarder ces saletés de clebs de la Pat’ Patrouille, autant que ça soit en anglais, hein. 😆🐾
On va à la bibliothèque toutes les 2 ou 3 semaines et on ramène une quantité de livres en français ET en anglais (Toronto Public Library nous permet d’emprunter jusqu’à 50 livres en anglais et en français toutes les 3 semaines, gratuitement, le rêve).
Il est en plein apprentissage de la lecture à l’école (il est en 1re année, l’équivalent du CP), il commence donc en parallèle à lire l’anglais à la maison. Et on lui lit beaucoup de livres en anglais nous-mêmes.
Ensuite, il a fait du soccer au printemps (football) et maintenant du hockey, les coachs sont anglophones.
Enfin, on envisage de l’inscrire dans une garderie after school anglophone courant 2025.
Let’s see et on en reparle dans 1 an. 🙃
Notre ressenti sur la vie à Toronto
Je conclurais par dire que notre bilan après 1 an d’expatriation à Toronto est plus que positif. Après notre retour de 4 semaines en France, au mois d’août dernier, pour voir la famille, il nous tardait qu’une chose c’était de rentrer, chez nous, à Toronto. Cette ville nous a aussi bien adoptés que nous l’avons apprivoisée. Cette ville a quelque chose de magnétique que je ne saurais expliquer.
J’aime déambuler dans les rues. J’aime sortir tôt le matin en week-end et me balader dans les rues du quartier des affaires, encore calme, de cette grande ville qui deviendra frénétique dans quelques heures.
J’aime que tout soit à portée. J’aime ne pas avoir de voiture et ne pas ressentir le besoin d’en avoir une dans mon quotidien. J’aime habiter en plein cœur de l’activité.
J’aime quand on part pour le week-end prendre un bol d’air à la campagne, au bord d’un lac, dans une forêt…
J’aime que mon fils se soit si bien adapté à la vie ici et qu’il semble heureux, épanoui et toujours partant pour nous suivre partout.
J’aime que notre vie sociale soit étonnamment si remplie, qu’on ait si vite rencontré une belle bande d’amis avec des gamins du même âge que le nôtre, avec qui on partage des moments fabuleux et des soirées bien arrosées…
Alors, oui, on va encore rester ici un peu. Au moins jusqu’à ce qu’on ait envie d’autre chose. 😉
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